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Tribulations d'un geek...

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2 décembre 2010

La force de la représentation étudiante dans le système ingénieur

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas souillé ces pages de mes mots, aussi impurs soient-ils. Pouvez-vous croire que cela me manquait particulièrement ? L’écriture est un exutoire qui procure chez moi plus de plaisir encore que d’être lu. Mais si ces dernier temps je n’ai pu m’adonner au plaisir de l’écriture, c’est que mes préoccupations se sont recentrée sur une tout autre thématique que la thématique geek habituellement abordée en ce lieu : la vie étudiante.

J’ai eu l’occasion au cours des 6 dernières années de faire de l’associatif principalement centré sur l’évènementiel, avant de découvrir, il y a presque un an, une toute autre forme d’associatif totalement différente, bien que tout aussi importante et dynamique (si ce n’est plus) : la représentation étudiante au sein de l’enseignement supérieur.

Les valeurs que nous défendons au sein des associations étudiantes dont je fais partie, sont basées sur trois critères somme toute audacieux, sans pour autant relever de la chimère : nous faisons la promotion d’associations apolitiques, asyndcalistes et aconfessionnelles au sein d’un modèle ascendant qui prône la subsidiarité, l’indépendance et le pluralisme. Armé de ces valeurs et de nos convictions, la représentation étudiante a pour rôle de défendre au mieux les intérêts des élèves ingénieurs sur de nombreuses questions ayant principalement trait à la formation ou à la vie étudiante.

La richesse d’un tel modèle provient de la spécificité et de l’interaction entre les différentes strates auxquels auxquels il est appliqué : au sein des écoles via le Bureau Des Élèves (BDE), au sein de la localité, au sein des établissement fédérateurs ainsi que du Bureau Régional des Élèves Ingénieurs (BREI) et au niveau national à l’aide du Bureau National des Élèves Ingénieurs (BNEI).

La promiscuité entre les différents niveaux d’application du modèle associatif ingénieur est renforcée le principe de subsidiarité, indispensable au concept de modèle ascendant. Chaque décision est d’abord prise au niveau local avant d’être portée et soutenue par les acteurs du niveau national, ce qui résulte en une grande cohérence et une unité nationale autour des thématiques défendues.

Ces fonctions associatives, que j’ai choisi d’exercer au sein de 3 des 5 principaux niveaux de représentation étudiante en place sur le site Bordelais et national, sont de plus très enrichissantes en de nombreux points, qu’il s’agisse de comprendre le fonctionnement de l’enseignement supérieur, ou bien des rencontres effectuées au sein des différentes missions et formations, parfois au sein de ministères ou d’écoles d’ingénieurs situées partout en France. La force de ces rencontres est faite d’une forte mutualisation des expériences et de nombreux échanges, permettant de faire face à des situations parfois délicates dans lesquelles nous nous retrouvons au premier abords en situation de faiblesse.

La participations à des projets transversaux entre la filière ingénieur et les filières universitaires est également très formatrice de par les divergences fonctionnelles des deux types d’institutions. Les missions de la représentation étudiante va de la simple intervention en conseil afin de modifier un règlement ou de voter un budget, à l’élaboration de statuts d’un grand établissement dont les prérogatives correspondent aux besoins étudiants, en passant par des interventions en conseils consultatifs du ministère, se positionnant sur les questions de formations ou de recherche.

Le défense de la vie étudiante à court, moyen et long terme est une chose complexe qui n’est permise que part la complexité et la complémentarité d’un système démocratique et rodé. Les aspects politiques et stratégiques des différents acteurs de l’enseignement supérieur ne sont jamais loin, ce qui rend d’autant plus complexe la communication et l’agissement des représentants étudiants, dont le principal intérêt surgit dans l’expérience acquise à travers le caractère très formateur des diverses missions qu’ils ont à exercer.

4 janvier 2010

Et pis vlà on nous instaura des quotas...

C’est au détour d’une application Android, dont je salue par cette même occasion la réalisation, que je suis tombé sur un article du Monde concernant des probables quotas de boursiers imposés aux Grandes Ecoles membres de la CGE. Intrigué, j’ai décidé d’en savoir plus en lisant la totalité de l’article. Pour une fois je n’en ai pas contre le journaliste qui a rédigé l’article mais plutôt contre le ramassis de conneries que l’on peut y lire et ce, dans l’argumentaire des deux partis.

Ainsi je me permettrais d’énoncer une vérité générale : les boursiers qui, je me permet de le mentionner, ne disposent pas d’un QI plus limité que la moyenne, n’ont pas besoin qu’on diminue le niveau des concours d’entrée aux Grandes Ecoles pour avoir une chance d’y rentrer. Dieu merci, en France nous avons la chance d’avoir un cursus scolaire homogénéisé et basé sur l’égalité des chances.

Laissez-moi vous conter une histoire… Il y a encore un an de ça, j’étais en CPGE (prépa ou taupe pour les intimes). Issu d’une famille moyenne, dont l’éducation des parents n’a jamais excédé le bac et dont le revenu moyen est très moyen dans laquelle je n’ai jamais manqué de rien sans ne jamais avoir vécu dans l’opulence, ce n’est que lors de la réforme boursière de février dernier que j’ai été déclaré boursier à l’échelon zéro.

Ce statut ne me donne pas droit aux aides financières du gouvernement, mais simplement (et c’est déjà beaucoup) à l’exonération des frais de scolarité et de sécurité sociale. Ainsi, ma scolarité à l’ENSEIRB-MATMECA ne me coûte que quelques dizaines d’euros par an. Ma scolarité en classes prépa ne m’a guère coûté plus cher et s’est révélée tout du moins aussi coûteuse que la scolarité que j’ai pu suivre dans mon petit lycée public de province.

L’accès à certaines formes de culture qui ne sont pas accessible pécuniairement par certaines personnes peut certes favoriser l’ouverture d’esprit et enrichir la culture générale. Son absence peut probablement se révéler être handicapante dans le cas où l’on souhaite intégrer l’une des écoles les plus prestigieuses de France, telle Polytechniques (l’X pour les intimes) ou encores les Mines ou Centrale Paris, mais la Commission des Grandes Ecoles représente également une toute autre catégorie d’écoles (celles comptant pour la majorité de ses membres) pour lesquelles cela ne constitue pas un frein.

Dire qu’il n’existe aucune embuche à l’intégration d’une Grande Ecole par les personnes moins aisées serait faux. N’étant pas encore déclaré boursier, j’ai du m’affranchir du prix des concours à hauteur de 700€ (après une sélection difficile et limitée par le coût total des frais engendrés). Une fois accepté aux écrits, j’ai dû me déplacer sur Paris et m’y loger pendant plusieurs jours pour y passer mes oraux, encore une fois à mes frais. Une fois l’école intégrée, reste à trouver un logement et à s’installer dans une ville étudiante totalement inconnue, avec les frais que cela comporte…

Bref, s’il y a quelque chose qui doit être remanié dans ce système, ce n’est pas l’épreuve d’accès aux Grandes Ecoles pour lesquelles la prépa est censée nous préparer et ce, de manière identique, que l’on soit ou non boursier. Le plus grand écueil auquel on puisse faire face est dû au manque d’accompagnement et d’assistance pour tous les frais annexes qui semblent minimes, mais qui mis bout à bout représentent une somme ma foi conséquente.

Enfin, pour augmenter le nombre d’élèves boursiers en école d’ingénieur, il faut communiquer sur le coût réel de ces études souvent à tort considéré comme extravagant et essayer d’abaisser au minimum les barrières financières restantes. Personnellement, je sais que si je n’avais pas eu un jour l’occasion de faire les bonnes rencontres au bon moment, ni moi, ni mes parents ne se seraient aventurés à imaginer un jour de telles études. Non seulement la prépa est considérée comme non-diplômante et à l’issue incertaine pour des parents qui souhaitent mettre entre les mains de leur enfant un métier stable et sûr, mais ces études sont également considérées comme étant très coûteuses.

L’instauration d’une méthode de recrutement "à deux vitesses" ne pallierait non seulement pas à ces problèmes, mais dévaloriserait certainement le diplôme que nous nous apprêtons à obtenir. La baisse de niveau dont ont peur les Grandes Ecoles est dors et déjà effective et visible dans les prépa (les plus élitistes mises à part) ce qui, chaque année, conduit à un aménagement du barème de notation des épreuves. Elle est générale et directement liée à la baisse globale de niveau de l’enseignement secondaire, aucunement à l’origine sociale des élèves. Mais merci pour eux, les élèves, qu’ils soient boursiers ou non, on la même capacité de résolution d’équations de maths à n dimensions : elles restent pour tous deux passablement insolubles. ;-)

17 juin 2009

La place du libre dans l'enseignement

Le libre est une culture, une philosophie qui prône le partage et l’entraide. Ce dernier s’affirme chaque jour un peu plus et fait face à la crise économique sans broncher tant et si bien qu’il inspire de nouveaux modèles sociaux économiquesMais s’il est un domaine où la philosophie du libre doit prévaloir sur tout autre modèle de partage, où il est malheureusement encore en retrait, c’est bien l’éducation.

Le logiciel libre dans l’éducation

Quand on prononce le mot "libre", la première chose qui vient généralement à l’esprit est le concept du logiciel libre et pour cause : c’est l’exemple d’application le plus connu d’un modèle beaucoup plus général et englobant. Demandez à des jeunes de vous citer un exemple de logiciel libre, au mieux ils vous nommeront les plus classiques, de plus en plus systématiquement déployés dans les structures éducatives, avec parmi eux Open Office ou Mozilla Firefox; au pire, ils vous feront répéter la question, marquant leur ignorance sur le sujet par une mimique faciale des plus expressives.

Installer des logiciels libres dans les structures éducatives que sont les écoles, les collèges et les lycées est un premier pas vers la popularisation du libre et l’ouverture des jeunes à l’alternative. Il y a encore quelques années, Word, Works et autres suites bureautiques étaient des standards. Aujourd’hui, les élèves et étudiants sont confrontés à d’autres logiciels alternatifs sur leur lieu de scolarisation. Quels sont les avantages pour les étudiants ?

  • La connaissance de l’existence voire la maitrise totale (pour certains d’entre eux) d’une alternative gratuite à des logiciels parfois fort onéreux et considérés (à raison) comme indispensables;
  • L’apprentissage de l’adaptabilité nécessaire à l’utilisation de deux logiciels similaires mais néanmoins différents dans leur fonctionnement, leur procurant une plus grande aisance et dextérité avec l’outil informatique;
  • La possibilité d’installer sans aucun problème ces outils chez eux et de pouvoir continuer chez soi la conception ou rédaction d’un document commencé à l’école sans aucun problème de compatibilité;

Cependant la présence de quelques logiciels libres sur le parc informatique d’un lycée n’est ni suffisant, ni satisfaisant. Cette initiative devrait se généraliser à l’ensemble des logiciels éducatifs utilisés notamment dans le secondaire et les études supérieures. Prennons l’exemple de Maple, logiciel de calcul formel largement utilisé en CPGE et dont le montant de la licence s’élève à 100€ pour la version dédiée aux étudiants. Les frais des étudiants ainsi que du ministère de l’éducation se verraient à long terme drastiquement réduits par l’adoption généralisée d’un équivalent libre. On peut imaginer dans la même veine l’installation de postes sous OS libres dans le but de réduire les coûts inhérents à l’achat de licences Windows

Mais outre l’installation, l’utilisation et la familiarisation avec ces outils libres, elles doivent être accompagnée d’une initiation au concept du libre, à sa signification en terme de droits et de devoirs pour que ces logiciels ne soient plus aux yeux des néophytes que de simples logiciels gratuits. Car un logiciel libre est bien plus que cela et même un élève aussi jeune qu’il soit peut contribuer à son succès, que ce soit en rédigeant de la documentation ou juste en partageant ce logiciel avec ces amis, après avoir été informé qu’il s’agit là de son droit le plus stricte.

La culture libre

Le libre ne se limite toute fois pas aux seuls logiciels : il s’agit d’une culture du partage concernant de nombreux types de supports culturels, des écrits aux photographies, en passant par la musique, dont il est nécessaire d’enseigner les tenants et les aboutissants dès le plus jeune âge. Les élèves doivent savoir reconnaître un contenu libre d’un non libre, le partager en mentionnant son origine au besoin et choisir à leur tour la licence appropriée pour la publication de leur propre contenu.

Le libre introduit ainsi des concepts très intéressants auprès des jeunes : le partage des connaissances, qui couplé à l’usage d’internet voit son potentiel décuplé, le respect des droits d’auteurs ainsi que l’existence de licences plus ou moins restrictives. Ainsi ils apprennent à respecter les oeuvres et leurs auteurs et à partager de manière approprié le fruit de leur travail s’ils le trouvent potentiellement intéressant, ce qui peut être une satisfaction supplémentaire à l’obtention d’une bonne note ou d’une bonne appréciation.

Si Wikipédia prône le partage des connaissances, on peut imaginer un jour voir des élèves ayant effectué des recherches dans un domaine particulier améliorer un ou plusieurs articles du site avec le fruit de leurs découvertes et contribuer ainsi à l’élaboration de cette oeuvre collective dont chacun peut récolter les fruits.

Libérer l’éducation

Les élèves seuls ne sont pas concernés par le concept du libre : il est facile de songer à une implication des professeurs dans ce mouvement, avec notamment la __libération et la distribution systématique (totale ou partielle) des supports de cours_. L’éducation nationale pourrait mettre en place un site regroupant chacune des ressources de manière à rendre leur recherche et leur consultation plus aisée.

L’avantage est ici double : à la fois pour l’élève cherchant à se documenter sur un sujet précis, à combler une lacune ou à compléter un cours, mais également pour le professeur qui souhaite compléter ses supports, les comparer, les améliorer ou les diffuser plus largement. Si leur but est de diffuser le savoir, pourquoi se limiter à une diffusion locale ? Quoi qu’il en soit, un support de cours ne remplacera jamais le professeur, ses explications et ses remarques orales : qu’on-t-ils à y perdre ?

Le but d’une telle manoeuvre est de rendre automatique le partage des connaissances tout en s’assurant du respect des droits d’auteurs par la mise en place de licences libres ou autre Creative Commons. On pourrait même aller jusqu’à imaginer la conception de livres éducatifs libres de manière à réduire les coûts des manuels scolaires dans le porte-feuille des foyers français. Pensez alors à la facilité déconcertante pour l’élève ayant oublié son manuel d’aller consulter ce dernier sur internet ou même d’imprimer la page d’exercices dont il a besoin.

Conclusion

L’éducation plus que tout autre domaine à beaucoup à gagner grâce à l’intégration de la culture libre dans ses rouages. Non seulement cela permettrait à la fois à l’Etat et aux étudiants de faire des économies, mais cela permet de faciliter la diffusion de la connaissance, tout en inculquant des notions fondamentales aux élèves. Mais seuls quelques modèles parmi les plus évidents sont cités ci-dessus; on peut très facilement imaginer la mise en place de bon nombre d’initiatives bien plus innovantes encore basées sur le libre dont le seul but serait de donner à l’éducation un nouveau visage ou une autre dimension.

7 juin 2009

L'éducation à l'heure de l'internet et des nouvelles technologies

L’éducation nationale se cherche sans pour autant se trouver. Autant chacun est d’accord sur le fait que des réformes sont nécessaires au maintient d’un niveau de connaissances minimal chez nos étudiants, autant aucune solution proposée ne semble satisfaire correctement cette condition. A l’ère du tout numérique, l’information et la connaissance évoluent et ne se diffusent plus de la même manière qu’il y a dix ans de cela. Si évolution il doit y avoir dans le système éducatif qui est le notre, elle doit se faire en symbiose avec la révolution numérique qui s’impose à nous.

Un système obsolète et inefficace

Le niveau baisse chaque année dans les classes du primaire et du secondaire. De plus en plus d’enfants ont des problèmes pour maitriser les bases nécessaires à leur accomplissement : histoire, sciences, lettres ou parfois même des compétences plus fondamentales telles la lecture et l’écriture. L’ère de l’immédiateté dans laquelle nous vivons y est certainement pour beaucoup : les informations que nous recevons sont sans cesses remplacées par de plus fraiches encore et l’enfant à du mal à sélectionner les plus importantes et à les assimiler.

Cette baisse de niveau se répercute à la sortie du lycée, lors de l’entrée dans le secondaire. Les professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles avec qui j’ai pu discuter m’ont affirmer qu’ils étaient les témoins de ce phénomène. Mais si les exigences diminuent dans le secondaire, elles restent les mêmes dans le supérieur, ce qui signifie un plus grand effort à fournir pour l’élève rentrant dans un cursus universitaire.

Dans un monde changeant, les formations et compétences sont éphémères et nous savons que nous préparons des élèves à des métiers qui n’existent certainement pas encore. Le but est donc de favoriser l’adaptabilité à la connaissance, ce qui fait croire à tort à l’élève que l’apprentissage est inutile. En effet, pourquoi apprendre quelque chose qui sera dépassé d’ici quelques temps ? Seulement l’adaptation nécessite une solide base de connaissances à laquelle il est possible de confronter et de comparer toutes les situations rencontrées de manière à pouvoir faire les meilleurs choix possibles.

Faire de la technologie un allier

Au Danemark, le paris a été pris de donner accès à internet aux bacheliers pendant leurs examens à titre expérimental. Bien entendu, le raisonnement, le filtrage et l’analyse de l’information sont des qualités requises voire indispensables à l’époque de la surinformation et je me réjouis que ces compétences soient enseignées, mais elles ne doivent pas pour autant suppléer les compétences les plus traditionnelles et fondamentales. Si apprendre par coeur un cours d’histoire peut sembler bête et inutile et que savoir résumer la vie de Louis XIV à partir de documents collectés en ligne semble comporter un plus grand intérêt, il peut être plus intéressant encore d’étudier l’interaction des différents facteurs sociologiques, politiques et économiques de cette période pour en analyser les schémas et conséquences.

Faire un cours d’histoire à un élève pour lui faire un cours d’histoire n’a aucun intérêt : il faut lui enseigner à voir au-delà des dates et des noms pour percevoir le réel intérêt des connaissances qui lui sont apportées de manière à le concerner et l’intéresser. L’implication est une notion clé et pour cela, les nouvelles technologies peuvent être d’une grande aide : la favorisation de l’accès à des supports multimédias peut permettre à ceux qui le souhaitent de s’instruire de manière ludique.

A ce titre, le développement et l’enrichissement de solutions telles Curiosphère.tv permettant la vulgarisation de la connaissance doivent être soutenus par l’Etat. L’exemple du MIT qui a décidé il y a quelques années de cela de mettre gratuitement et librement à disposition ses cours sur la toile est également à suivre.[1] C’est le rôle de l’Education Nationale d’encourager les professeurs à distribuer sous licence libre leurs supports de cours et de leur fournir des solutions simples et efficaces pour les publier et les répertorier. Il s’agit là de petites mesures qui peuvent faciliter grandement l’accès à l’information.

Au delà de la diffusion de l’information, c’est sa nature qui est à revoir. Les cours magistraux ne sont pas efficaces car ils n’intéressent plus la nouvelle génération née avec l’interactivité du Web. Ils sont tout autant acteurs que spectateurs et désirent de prendre part entière à l’élaboration du cours. La participation en classe peut être complétée en dehors des heures de cours par la mise en place de plateformes sociales d’échanges entre les élèves et les professeurs permettant des discussions publiques et privées où il serait possible de poser facilement des questions sur le cours du jour ou d’échanger des compléments d’informations.

Il est une initiative très intéressante que je suis depuis quelques années déjà : le blog pédagogique du Cicla71. Le but de ce projet est de faire participer les élèves et de les faire réfléchir sur des problématiques autour du Web et de l’internaute (ses responsabilités, ses droits, ses devoirs…). Ce projet a le mérite d’impliquer les élèves en les faisant interagir entre eux, en les faisant utiliser les nouvelles technologies et en partageant les réflexions dont ils sont à l’origine sur la toile. Cherchez bien : tous les ingrédients y sont et les qualités pédagogiques d’une telle initiative ne sont plus à démontrer. Il serait bon de s’en inspirer pour étendre ce concept à d’autres domaines et d’autres cibles et de généraliser ce genre de pratiques.

Conclusion

Internet et les nouvelles technologies peuvent devenir un énorme atout pour l’enseignement si ils sont déployés de manière efficaces dans des projets novateurs. Il ne s’agit pas de remplacer le cerveau ou la mémoire par l’assistanat d’une base de données immense mais de compléter les méthodes pédagogiques actuelles par le déploiement de solutions alternatives et systématiques d’accès à l’information ainsi que par la mise en place de nouvelles approches pédagogiques tirant leur force des possibilités conférées aux nouvelles technologies. Les techniques d’apprentissages doivent plus que jamais s’adapter à la nouvelle façon de penser de la jeune génération.

Notes

[1] Je me suis moi-même surpris à suivre quelques uns de ces cours très bien menés et abordables par tout élève ayant au moins un niveau bac.