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Tribulations d'un geek...

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10 août 2010

Retour sur l'aventure des RMLL 2010

Ce billet s’est fait attendre, mais il a le mérite d’être là. Je vous en parlais le mois dernier, les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre on repris place à Bordeaux il y a un mois désormais pour une 11ème édition sur le thème "Esprit Libre". J’ai eu l’occasion de participer pour la première fois à cet évènement qui attise ma curiosité depuis bien des années et bien plus d’ailleurs, puisque j’ai même pu prendre place (de manière assez fortuite) dans la team organisatrice au dernier moment. Récit sporadique d’une semaine riche en rebondissements…

Si vous avez croisé un hurluberlu dans l’enceinte de l’ENSEIRB avec un badge aux couleurs de l’orga et avec pour drôle de titre celui de "Môman des bénévoles", ne cherchez pas plus loin, c’était moi. Mais commençons par le commencement, trois semaines avant le début des hostilités, donc fin juin dernier. Abonné depuis plusieurs mois à la mailing list dédiée aux bénévoles, j’attendais en vain des nouvelles concernant les tâches à effectuer. Tant et si bien d’ailleurs que j’ai décidé un soir de me rendre à une réunion du coeur de l’orga pour tâcher d’un savoir plus…

C’est là qu’on m’a dit que la précédente maman des bénévoles avait lâchement fuit après avoir trouvé un job[1] et que le poste avait été laissé vacant. On m’expliqua rapidement en quoi cela consistait : s’assurer du bien être des bénévoles, les gérer quelque peu, etc. Soit, je me proposais alors quelques temps plus tard à ce poste sans savoir réellement dans quoi j’allais m’engager. La liste des choses que j’allais devoir gérer s’allongea par la suite un peu plus chaque jour…

Puis vinrent le temps des préparatifs et le premier jour de la manifestation approchait à grands pas. Heureusement rejoint au dernier moment par Axel, un valeureux collègue qui viendra me prêter main forte pendant tout le reste de la manifestation, je commence à douter des effectifs de bénévoles disponibles en recevant peu à peu les besoin des différents pôles de l’orga. Je commence alors à comprendre que ma tâche ne sera pas de tout repos et qu’il va falloir se préparer au mieux afin d’improviser le moins possible le jour J.

J-3, on tombe en pleine immersion dans le monde du libre. On commence à courir partout et à se rendre compte que les imprévus vont faire partie de notre quotidien dans les prochains jours. Si je devais résumer cette semaine et demie de préparatifs et de manifestation par un seul mot, ce serait le suivant : des rencontres. Oui, des rencontres, toutes les plus intéressantes et les plus magnifiques les unes que les autres. Des gens dévoués, des bénévoles prêts à tout faire, même les tâches les plus ingrates sans rien en retour d’autre qu’un "merci", d’autant plus chaleureux qu’il était très sincère car sans eux rien n’aurait été possible.

Des ratés, on en a connu : quelques manques de bénévoles, une alerte météo qui a compromis une scène, des soucis de réseau, des problèmes avec les logements du CROUS, j’en passe et des meilleures. Mais chaque fois une solution s’est profilée, chaque fois on y a fait face comme on pouvait et au final ça a donné une manif qui, je pense, était de qualité. Les 300 conférences et ateliers étalés sur la semaine ont tous eu lieu et dans des conditions honorables. Le village des asso s’est plutôt bien porté et le thème entreprises a roulé tout seul !

Oui, je confirme, l’organisation des RMLL, c’est un beau bordel organisé. Il a fallu courir un peu (beaucoup ?), utiliser le système D à de maintes reprises, mais dans l’ensemble tout (ou presque) a bien roulé grâce à la force de l’orga qui s’est donnée corps et âme dans cette extraordinaire aventure. Comparé à eux, j’avais la tâche facile et je suis admiratif du travail qui a été abattu. Je ne citerai aucun nom de peur d’en oublier, mais les souvenirs sont gravés en mémoire, et les bons moments partagés avec ces gens venus des quatre coins du globe ne sortiront pas de si tôt de ma tête de linotte.

Certes, mon job à (presque) temps plein m’a conduit à écourter mes nuits et à louper les quelques conférences qui m’intéressaient, mais je suis content d’avoir pris part à cette grande machinerie. Strasbourg me tend les bras pour l’édition 2011 mais cette fois-ci je cède ma place de "môman" à d’autres. Non pas que je ne chérisse pas mes quelques dizaines de gamins, mais je serai sans doute aussi très bien dans la peau d’un bénévole ordinaire. Comme disaient certains après que je me sois engagé : "on n’est maman des bénévoles qu’une fois dans sa vie", mais on le reste probablement un peu pour toujours. ;-)

Notes

[1] Gaël, si tu me lis… ;-)

30 juin 2010

Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2010

Je m’en serais voulu si je n’avais pas abordé le sujet sur ce blog en perdition : les RMLL, c’est le rassemblement incontournable des libristes et curieux en tous genres, passionnés d’informatique, d’art ou de tous les domaines, si nombreux soient-ils, listés sur la page du programme de l’édition 2010. Après plusieurs années à sillonner la France de Nantes à Amiens en passant par Mont-de-Marsan, les RMLL sont enfin de retour sur Bordeaux, ville qui les a vu naitre…

RMLL 2010

Le programme est riche et dense avec de nombreux thèmes variés :

  • Technique (avec des sessions Administration Système, Développement, Systèmes Embarqués et Matériel Libre, Systèmes d’Exploitation, Sécurité et Internet)
  • Loisirs, Culture, Arts et Libre Diffusion
  • Économie Sociale et Solidaire – Développement Durable
  • Accessibilité et Handicap
  • Sciences, Éducation et Éducation Populaire
  • Entreprises et Logiciel Libre
  • Collectivités, Administrations et Politiques Publiques

Vous pouvez bien évidemment passer quelques heures; une journée ou la semaine en notre compagnie, puisque l’évènement s’étale du 6 au 11 juillet. Mais libre à vous de venir donner un coup de main si le coeur vous en dit. A ce sujet, je m’occupe avec l’aide d’un copilote dénommé Axel, de la coordination et la gestion des bénévoles sur les différents sites : n’hésitez donc pas à me contacter au besoin !

Alors au plaisir de vous croiser dans notre belle contrée du sud-ouest… ;-)

10 avril 2010

OpenData : L'ouverture des données publiques au service de l'innovation

Ce post a été rédigé suite aux échanges ayant eu lieu lors de l’atelier sur l’ouverture des données publiques lors de la première édition du Barcamp Bordeaux.

L’ouverture des données est une notion à la fois claire et complexe. Claire dans le sens où l’on imagine bien le potentiel d’innovation que peut donner l’ouverture des données en l’assimilant à la dynamique générée par exemple par l’ouverture du code dans le domaine du logiciel libre, et complexe dans le sens où son côté novateur et abstrait, ainsi que son immense potentiel ne nous permettent difficilement d’imaginer ce à quoi cela va ou peut nous mener.

Pour expliquer sommairement le fonctionnement de l’ouverture des données, on peut prendre l’image d’un silo où serait stocké tout un ensemble de données accessibles, exploitables et modifiables par tout un chacun. Chacun peut à son tour croiser les données, les enrichir, en créer de nouvelles à partir d’existantes ou simplement les mettre à jour et les repartager à nouveau. C’est un partage démocratique des moyens et outils nécessaire à la création de nouvelles applications.

La première des questions que vous vous posez certainement doit être "A quoi ça sert" ? Pour donner des exemples concrets, on peut citer les sites iBordeaux ou iRennes qui sont la mise en forme de données libérées qui offrent un service de proximité d’utilité indéniable. Difficile également de parler de ce sujet en éludant OpenStreetMap, carte du monde modifiable de manière participative par n’importe quel internaute. Ajouté à la collecte des positions GPS de chaque personne par triangulation, on peut également mettre en place la mise à jour en temps réel et la cartographie des flux de déplacements et ainsi permettre de nous avertir de la présence de bouchons, etc.

On peut tout aussi facilement étendre le catalogue des possibles grâce à l’avènement du web mobile et de la réalité augmentée. La création d’un Street View-like alimentée par les photos utilisateurs, la cartographie des cépages et châteaux bordelais, la comparaison en temps réel des prix du carburant dans les différentes stations essence sont tout autant de possibilités qui peuvent s’offrir à nous si l’ensemble des données sont rendues publiques.

Cependant, de nombreuses questions restent encore non résolues :comment formater les données ainsi libérées ? Ou encore : comment garantir leur intégrité ? Car si n’importe qui peut accéder et modifier et créer de l’information, il est tout aussi simple d’insérer des informations erronées, ce qui dans le cas de données de travail peut se révéler embêtant. Pour éviter cela, on peut mettre en place un historique des modification des données sur le même principe que Wikipédia. L’autorégulation par la communauté ainsi que le recoupement des données permet également de limiter ce risque.

Une autre solution consisterait à faire coexister deux modèles de données : l’un ouvert à tous et modifiable par tous sans restriction et l’autre certifié par les collectivités, principalement pour les informations sensibles. Les modifications apportées à celles-ci ne seraient alors prises en compte qu’après approbation, assurant ainsi l’exactitude de celles-ci mais nuisant fortement à l’un des principaux intérêts des données libres qui est la fraicheur des informations partagées grâce à la réactivité de la communauté.

Certes, l’enthousiasme généré par l’ensemble des possibles offerts grâce à cette technique peut effrayer quelque peu : l’impression d’être fiché rend les gens très réfractaires à certaines applications. Attention toutefois à l’amalgame qui tenterait de mélanger données publiques et nominatives. Toutes les données publiques doivent être non-nominatives et l’état doit également statuer sur les différents types d’informations dites sensibles qui ne devrait pas faire l’objet d’une ouverture. Qui souhaiterait par exemple rendre public les casiers judiciaires afin qu’ils soient accessibles par tout le monde ?

La finalité est réellement de permettre à chacun d’utiliser des données d’utilité publique de manière à innover en créant de nouveaux services et usages gratuits comme payants (qui peuvent avoir de réels modèles économiques motivés par l’ajout de valeur par rapport aux données brutes) mais conçus par et pour la communauté donc répondant à des besoins réels et spécifiques. On peut également miser sur la mise à disposition de boites à outils libres exploitant ces données et d’API permettant d’utiliser plus facilement ces données et de faciliter le développement de services autour d’une problématique donnée.

Le mouvement de collecte et de partage des données détenues par les collectivités a d’ores et déjà commencé en particulier sur les ressources environnementales pour lesquelles une directive a rendu nécessaire cette collecte de manière à rester en conformité autour de la loi étatique. L’enjeu est désormais de rassembler, de libérer et de croiser les données détenues par les collectivités, les entreprises privées et les particuliers de manière à avoir un contenu le plus large possible, voire même si possible redondant pour permettre de vérifier la véracité des informations.

Qui sait ensuite ce que que ce mouvement d’ouverture nous réserve pour demain ? L’inventivité de l’homme n’a aucune limite; reste à lui fournir les moyens de réaliser ce qu’il a en tête et l’ouverture des données lui donne les moyens de concrétiser des idées qui peuvent au départ paraitre utopiques. A partir de cette conclusion, l’univers des possibles s’étend grandement et peut donner naissance à des applications que vous n’imaginez pas encore aujourd’hui mais qui demain vous paraitront indispensables…

Pour en savoir plus je vous conseille de faire un tour sur le site web de la FING.

24 janvier 2010

De l'informatique culinaire...

J’ai adoré cette petite citation glanée dans un commentaire, au hasard de mes pérégrinations sur le Framablog. Elle vaut son pesant de cacahuètes :

L’informatique c’est comme faire des croque-monsieur, c’est effectivement extrêmement compliqué.
Il faut retourner un bout de terre, semer du blé, l’arroser, moissonner, battre le blé, le moudre, ajouter de l’eau du sel et du levain à la farine, pétrir la pâte, la faire lever, re-pétrir, cuire le pain, couper des tranches… Et là on a juste abordé la question de la confection du pain de mie…

L’informatique, c’est un jeu de Lego perpétuel. Quand on me dit que je m’y connais en informatique et que l’on me demande des conseils pour des choses basiques (auxquelles je n’ai pas toujours de réponse à apporter), je me demande toujours en quoi je suis plus qualifié que les autres pour y répondre. Si on fait abstraction de la technologie et que l’on regarde simplement les outils qui nous sont fournis en tant qu’utilisateur final, quoi de plus simple que l’informatique ? Quoi de plus facile que d’installer un logiciel et que de faire joujou avec pour en découvrir les fonctionnalités ?

Vous n’avez pas besoin de comprendre comment est fait le pain de mie pour faire des croque-monsieur, vous n’avez pas besoin de savoir programmer pour utiliser un logiciel. Mais si ce logiciel est libre, vous disposez de sa recette, et si ça vous tente, rien ne vous empêche de faire cuire votre propre pain de mie. Mais en cuisine comme en informatique, le principal moteur est la curiosité et l’envie d’essayer voire d’innover.

Arrêtez donc de dire que vous n’y connaissez rien en informatique : tel un enfant de 5 ans qui sait casser des oeufs pour faire un gâteau, vous savez télécharger et installer un logiciel les yeux (presque) fermés. Ben voilà, vous vous y connaissez en fait plutôt bien en informatique, hein. Si si, je vous jure ! Prochaine étape : rajouter de la farine, vous pensez pouvoir le faire ? ;-)

Lire l’article duquel est issue cette citation de JosephK.

8 novembre 2009

La mue de l'économie logicielle sous la pression des alternatives

Une fois n’est pas coutume, parlons ici de logiciel propriétaire. Celui là même que nous achetons, la plupart du temps de manière tacite et dont l’entière rentabilité repose sur les ventes ainsi que sur le service après vente généralement hors de prix (bien que parfois gratuit si le prix du logiciel est lui-même horripilant). Mais ce modèle n’est-il pas entrain de s’écrouler ?

On a vu des logiciels propriétaires secoués par l’irruption sur leur marché d’une solution alternative libre. On peut facilement citer Firefox qui à réussi à lui seul à faire chuter Internet Explorer de sa situation de monopole, ou encore Open Office qui est devenu une alternative populaire à Microsoft Office. Je n’irais pas jusqu’à dire que Linux fait de l’ombre aux OS payants, mais clairement ils détournent une partie de plus en plus grande (bien qu’infime au final) de leurs utilisateurs.

Les éditeurs de logiciel propriétaires commencent à s’organiser face à ces attaques provenant d’une nouvelle tendance qu’ils doivent savoir exploiter à leur avantage. C’est ainsi qu’on entend parler d’une probable version gratuite de Microsoft Office, financée en partie par la pub, ou encore de mises à jour facilitées vers Windows 7, et j’en passe. Le nerf de cette guerre reste le public étudiant, mieux informé que ses ainés, qui sera plus facilement tenté par des alternatives gratuites ne ruinant pas leur budget.

Les offres étudiantes fleurissent alors de partout pour tenter des les apprivoiser avec des logiciels gratuits ou des machines à moitié prix. Ainsi, les offres Apple Campus ou MSDNAA sont elles orientées pour plaire à ce nouveau public qui reste à conquérir. Le jeune est une drôle de bête né parmi une génération internet qui a l’habitude de tout consommer gratuitement, sans rien débourser : le faire payer pour un produit qui a des alternatives certes limitées mais gratuites, est une hérésie.

Google vous fournit une suite bureautique en ligne gratuite si simple à utiliser que les solutions payantes perdent beaucoup de valeur. En effet, dans ce monde où la rareté de l’alternative n’est plus, du même temps que son coût s’effondre, Microsoft ne peut plus oser maintenir le sempiternel modèle économique du logiciel.

Lentement, mais doucement, le modèle s’effondre et passe vers un nouveau qui n’est pas encore bien défini. Il l’est pour le logiciel libre, mais le propriétaire peine à se faire à l’idée qu’il existe d’autres solutions de monétisation de ce type de produits. Quand enfin ils le comprendront, alors ils ouvriront la porte à l’innovation et au renouveau d’une économique numérique au top de sa forme.

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