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Tribulations d'un geek...

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Retour sur l'aventure des RMLL 2010

Ce billet s’est fait attendre, mais il a le mérite d’être là. Je vous en parlais le mois dernier, les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre on repris place à Bordeaux il y a un mois désormais pour une 11ème édition sur le thème "Esprit Libre". J’ai eu l’occasion de participer pour la première fois à cet évènement qui attise ma curiosité depuis bien des années et bien plus d’ailleurs, puisque j’ai même pu prendre place (de manière assez fortuite) dans la team organisatrice au dernier moment. Récit sporadique d’une semaine riche en rebondissements…

Si vous avez croisé un hurluberlu dans l’enceinte de l’ENSEIRB avec un badge aux couleurs de l’orga et avec pour drôle de titre celui de "Môman des bénévoles", ne cherchez pas plus loin, c’était moi. Mais commençons par le commencement, trois semaines avant le début des hostilités, donc fin juin dernier. Abonné depuis plusieurs mois à la mailing list dédiée aux bénévoles, j’attendais en vain des nouvelles concernant les tâches à effectuer. Tant et si bien d’ailleurs que j’ai décidé un soir de me rendre à une réunion du coeur de l’orga pour tâcher d’un savoir plus…

C’est là qu’on m’a dit que la précédente maman des bénévoles avait lâchement fuit après avoir trouvé un job[1] et que le poste avait été laissé vacant. On m’expliqua rapidement en quoi cela consistait : s’assurer du bien être des bénévoles, les gérer quelque peu, etc. Soit, je me proposais alors quelques temps plus tard à ce poste sans savoir réellement dans quoi j’allais m’engager. La liste des choses que j’allais devoir gérer s’allongea par la suite un peu plus chaque jour…

Puis vinrent le temps des préparatifs et le premier jour de la manifestation approchait à grands pas. Heureusement rejoint au dernier moment par Axel, un valeureux collègue qui viendra me prêter main forte pendant tout le reste de la manifestation, je commence à douter des effectifs de bénévoles disponibles en recevant peu à peu les besoin des différents pôles de l’orga. Je commence alors à comprendre que ma tâche ne sera pas de tout repos et qu’il va falloir se préparer au mieux afin d’improviser le moins possible le jour J.

J-3, on tombe en pleine immersion dans le monde du libre. On commence à courir partout et à se rendre compte que les imprévus vont faire partie de notre quotidien dans les prochains jours. Si je devais résumer cette semaine et demie de préparatifs et de manifestation par un seul mot, ce serait le suivant : des rencontres. Oui, des rencontres, toutes les plus intéressantes et les plus magnifiques les unes que les autres. Des gens dévoués, des bénévoles prêts à tout faire, même les tâches les plus ingrates sans rien en retour d’autre qu’un "merci", d’autant plus chaleureux qu’il était très sincère car sans eux rien n’aurait été possible.

Des ratés, on en a connu : quelques manques de bénévoles, une alerte météo qui a compromis une scène, des soucis de réseau, des problèmes avec les logements du CROUS, j’en passe et des meilleures. Mais chaque fois une solution s’est profilée, chaque fois on y a fait face comme on pouvait et au final ça a donné une manif qui, je pense, était de qualité. Les 300 conférences et ateliers étalés sur la semaine ont tous eu lieu et dans des conditions honorables. Le village des asso s’est plutôt bien porté et le thème entreprises a roulé tout seul !

Oui, je confirme, l’organisation des RMLL, c’est un beau bordel organisé. Il a fallu courir un peu (beaucoup ?), utiliser le système D à de maintes reprises, mais dans l’ensemble tout (ou presque) a bien roulé grâce à la force de l’orga qui s’est donnée corps et âme dans cette extraordinaire aventure. Comparé à eux, j’avais la tâche facile et je suis admiratif du travail qui a été abattu. Je ne citerai aucun nom de peur d’en oublier, mais les souvenirs sont gravés en mémoire, et les bons moments partagés avec ces gens venus des quatre coins du globe ne sortiront pas de si tôt de ma tête de linotte.

Certes, mon job à (presque) temps plein m’a conduit à écourter mes nuits et à louper les quelques conférences qui m’intéressaient, mais je suis content d’avoir pris part à cette grande machinerie. Strasbourg me tend les bras pour l’édition 2011 mais cette fois-ci je cède ma place de "môman" à d’autres. Non pas que je ne chérisse pas mes quelques dizaines de gamins, mais je serai sans doute aussi très bien dans la peau d’un bénévole ordinaire. Comme disaient certains après que je me sois engagé : "on n’est maman des bénévoles qu’une fois dans sa vie", mais on le reste probablement un peu pour toujours. ;-)

Notes

[1] Gaël, si tu me lis… ;-)

Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2010

Je m’en serais voulu si je n’avais pas abordé le sujet sur ce blog en perdition : les RMLL, c’est le rassemblement incontournable des libristes et curieux en tous genres, passionnés d’informatique, d’art ou de tous les domaines, si nombreux soient-ils, listés sur la page du programme de l’édition 2010. Après plusieurs années à sillonner la France de Nantes à Amiens en passant par Mont-de-Marsan, les RMLL sont enfin de retour sur Bordeaux, ville qui les a vu naitre…

RMLL 2010

Le programme est riche et dense avec de nombreux thèmes variés :

  • Technique (avec des sessions Administration Système, Développement, Systèmes Embarqués et Matériel Libre, Systèmes d’Exploitation, Sécurité et Internet)
  • Loisirs, Culture, Arts et Libre Diffusion
  • Économie Sociale et Solidaire – Développement Durable
  • Accessibilité et Handicap
  • Sciences, Éducation et Éducation Populaire
  • Entreprises et Logiciel Libre
  • Collectivités, Administrations et Politiques Publiques

Vous pouvez bien évidemment passer quelques heures; une journée ou la semaine en notre compagnie, puisque l’évènement s’étale du 6 au 11 juillet. Mais libre à vous de venir donner un coup de main si le coeur vous en dit. A ce sujet, je m’occupe avec l’aide d’un copilote dénommé Axel, de la coordination et la gestion des bénévoles sur les différents sites : n’hésitez donc pas à me contacter au besoin !

Alors au plaisir de vous croiser dans notre belle contrée du sud-ouest… ;-)

Pensées à propos d'Apple

S’il est une marque technologeek qui ne fait pas s’émoustiller que les geeks mais bien la ménagère lambda, c’est Apple. La marque à la pomme d’argent qui vend de l’électronique en guise de rêve se démocratise de plus en plus à travers ces dernières années. L’iPod, l’iPhone, l’iSlate… heu, pardon, l’iPad, voilà tout autant d’outils qui ont su conquérir le grand public et redorer l’image de la marque. Cependant, le virage stratégique de l’entreprise a été amorcé et l’on sent le vent tourner.

Apple

Le plus grand atout d’Apple : son inventivité. La souris traditionnelle ou encore l’iPhone sont deux grands exemples qui montrent à quel point Apple sait être innovant et peut révolutionner une industrie en y ajoutant sa touche en terme d’interface et d’ergonomie. Cet esprit créatif, allié à un perpétuel désir d’esthétisme a longtemps donné à Apple une image d’acteur de l’industrie de luxe, ce qui lui a permis l’augmentation tarifaire de ses produits afin de continuer à vivre correctement malgré des ventes limitées.

Aujourd’hui, Apple a connu un énorme succès avec l’iPhone et est maintenant connu de toutes les ménagères. La cible n’est plus la populace des geeks, des personnes les plus exigeantes ou aux besoins spécifiques, prêtes à mettre le prix dans du matériel de qualité qui réponde à leurs besoins, mais bien monsieur et madame Toutlemonde. Pourtant, la politique de prix d’Apple n’évolue guère, avec des prix toujours au dessus de la moyenne du marché et une marge plus que raisonnable pour l’entreprise.

Ce qui évolue désormais, c’est la politique d’ouverture de l’entreprise. Steve Jobs l’a bien compris, pour conquérir le marché de la ménagère, il faut du beau, du simple et de l’efficace. Et aux yeux du dirigeant de la marque à la pomme, ceci est synonyme de fermeture. On n’ajoute que les réponses aux besoins exprimés dans l’instant en fermant tout accès aux développeurs tiers pour qu’ils ne viennent pas combler les besoins futurs des utilisateurs d’une manière qui ne serait pas approuvée par Apple. Garder le contrôle à tout prix, voilà le nouveau moto de la marque qui contrôle jusqu’aux applications qui sont soumises sur l’iTunes store.

L’iTunes Store est une autre des grandes vitrines mettant en exergue les revirements de politiques de la société qui s’axe désormais sur la vente de contenu. Des films, des MP3 et même, avec l’arrivée de l’iPad, des revues numériques enrichies. Tout contenu qui transite par une machine Apple doit être monétisé pour en tirer un maximum de bénéfices.

Seul problème, à force de vouloir trop simplifier, cela ne nuirait-il pas à l’inventivité d’Apple ? L’iPhone en est un bel exemple. Trop restrictif (bien qu’étant initialement une révolution ergonomique), il a fallu attendre les versions successives (espacées d’un an minimum entre chaque) pour le voir se doter de fonctionnalités basiques telles le copier coller ou encore la capture de vidéos. L’utilisateur est pris aux piège et vit au dépends du bon vouloir d’Apple concernant l’implémentation de telle ou telle technologie : certains en font d’ailleurs déjà les frais concernant la politique de Jobs envers la technologie Flash.

Un petit tour du coté de l’annonce de l’iPhone 4 nous révèle l’absence de tout "Wow effect" auquel Apple nous avait jadis habitué. Le "One more thing" perd de son attrait lorsqu’Apple annonce vouloir ressusciter la visio qui a été déclaré morte depuis un bon moment par tous les experts des usages mobiles. L’iPad est, pour avoir joué avec, une belle machine certes impressionnante au premier abord, mais qui manque clairement d’ouverture pour combler des lacunes qui permettrait de lui trouver un usage quotidien et durable au sein d’un foyer moyen.

L’égérie des geeks est-elle encore vivante ? Cette marque qui les aura fait rêvé et vibré les regarde-t-elle encore et les reconnait-elle comme ses premiers clients ou les ignore-t-elle désormais définitivement ? Il semblerait que le manque d’ouverture d’Apple marque le point d’orgue des dissensions entre sa clientèle geek et elle même, la coupant désormais d’une bonne part d’inventivité que cette première aurait pu lui insuffler. Mais que Steve se rassure, il aura toujours derrière lui quelques aficionados de la première heure qui sont peut regardants sur les concepts d’ouverture et de bidouillabilité. ;-)

Mais que se passe-t-il ici ?

Quelques éléments de réponse en photo qui expliquent mon dernier week end et un petit lien qui va bien

CDMGE 2010 - Les pompoms au RDV
CDMGE 2010 - Les pompoms au RDV

CDMGE 2010 - Oh, un lion de Lyon !
CDMGE 2010 - Oh, un lion de Lyon !

CDMGE 2010 - Paquito
CDMGE 2010 - Paquito

Bilan de la journée : des tympans en feu et deux prix dont le premier prix supporters avec une jolie prime de 3000€. Rendez-vous l’année prochaine au CDMGE pour défendre notre titre (et être meilleurs aux épreuves sportives). :-)

OpenData : L'ouverture des données publiques au service de l'innovation

Ce post a été rédigé suite aux échanges ayant eu lieu lors de l’atelier sur l’ouverture des données publiques lors de la première édition du Barcamp Bordeaux.

L’ouverture des données est une notion à la fois claire et complexe. Claire dans le sens où l’on imagine bien le potentiel d’innovation que peut donner l’ouverture des données en l’assimilant à la dynamique générée par exemple par l’ouverture du code dans le domaine du logiciel libre, et complexe dans le sens où son côté novateur et abstrait, ainsi que son immense potentiel ne nous permettent difficilement d’imaginer ce à quoi cela va ou peut nous mener.

Pour expliquer sommairement le fonctionnement de l’ouverture des données, on peut prendre l’image d’un silo où serait stocké tout un ensemble de données accessibles, exploitables et modifiables par tout un chacun. Chacun peut à son tour croiser les données, les enrichir, en créer de nouvelles à partir d’existantes ou simplement les mettre à jour et les repartager à nouveau. C’est un partage démocratique des moyens et outils nécessaire à la création de nouvelles applications.

La première des questions que vous vous posez certainement doit être "A quoi ça sert" ? Pour donner des exemples concrets, on peut citer les sites iBordeaux ou iRennes qui sont la mise en forme de données libérées qui offrent un service de proximité d’utilité indéniable. Difficile également de parler de ce sujet en éludant OpenStreetMap, carte du monde modifiable de manière participative par n’importe quel internaute. Ajouté à la collecte des positions GPS de chaque personne par triangulation, on peut également mettre en place la mise à jour en temps réel et la cartographie des flux de déplacements et ainsi permettre de nous avertir de la présence de bouchons, etc.

On peut tout aussi facilement étendre le catalogue des possibles grâce à l’avènement du web mobile et de la réalité augmentée. La création d’un Street View-like alimentée par les photos utilisateurs, la cartographie des cépages et châteaux bordelais, la comparaison en temps réel des prix du carburant dans les différentes stations essence sont tout autant de possibilités qui peuvent s’offrir à nous si l’ensemble des données sont rendues publiques.

Cependant, de nombreuses questions restent encore non résolues :comment formater les données ainsi libérées ? Ou encore : comment garantir leur intégrité ? Car si n’importe qui peut accéder et modifier et créer de l’information, il est tout aussi simple d’insérer des informations erronées, ce qui dans le cas de données de travail peut se révéler embêtant. Pour éviter cela, on peut mettre en place un historique des modification des données sur le même principe que Wikipédia. L’autorégulation par la communauté ainsi que le recoupement des données permet également de limiter ce risque.

Une autre solution consisterait à faire coexister deux modèles de données : l’un ouvert à tous et modifiable par tous sans restriction et l’autre certifié par les collectivités, principalement pour les informations sensibles. Les modifications apportées à celles-ci ne seraient alors prises en compte qu’après approbation, assurant ainsi l’exactitude de celles-ci mais nuisant fortement à l’un des principaux intérêts des données libres qui est la fraicheur des informations partagées grâce à la réactivité de la communauté.

Certes, l’enthousiasme généré par l’ensemble des possibles offerts grâce à cette technique peut effrayer quelque peu : l’impression d’être fiché rend les gens très réfractaires à certaines applications. Attention toutefois à l’amalgame qui tenterait de mélanger données publiques et nominatives. Toutes les données publiques doivent être non-nominatives et l’état doit également statuer sur les différents types d’informations dites sensibles qui ne devrait pas faire l’objet d’une ouverture. Qui souhaiterait par exemple rendre public les casiers judiciaires afin qu’ils soient accessibles par tout le monde ?

La finalité est réellement de permettre à chacun d’utiliser des données d’utilité publique de manière à innover en créant de nouveaux services et usages gratuits comme payants (qui peuvent avoir de réels modèles économiques motivés par l’ajout de valeur par rapport aux données brutes) mais conçus par et pour la communauté donc répondant à des besoins réels et spécifiques. On peut également miser sur la mise à disposition de boites à outils libres exploitant ces données et d’API permettant d’utiliser plus facilement ces données et de faciliter le développement de services autour d’une problématique donnée.

Le mouvement de collecte et de partage des données détenues par les collectivités a d’ores et déjà commencé en particulier sur les ressources environnementales pour lesquelles une directive a rendu nécessaire cette collecte de manière à rester en conformité autour de la loi étatique. L’enjeu est désormais de rassembler, de libérer et de croiser les données détenues par les collectivités, les entreprises privées et les particuliers de manière à avoir un contenu le plus large possible, voire même si possible redondant pour permettre de vérifier la véracité des informations.

Qui sait ensuite ce que que ce mouvement d’ouverture nous réserve pour demain ? L’inventivité de l’homme n’a aucune limite; reste à lui fournir les moyens de réaliser ce qu’il a en tête et l’ouverture des données lui donne les moyens de concrétiser des idées qui peuvent au départ paraitre utopiques. A partir de cette conclusion, l’univers des possibles s’étend grandement et peut donner naissance à des applications que vous n’imaginez pas encore aujourd’hui mais qui demain vous paraitront indispensables…

Pour en savoir plus je vous conseille de faire un tour sur le site web de la FING.

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