Il est sept heures. L'homme, enivré par le doux parfum de la brise d'automne, franchis le seuil de la porte pour pour pointer le bout de son nez dehors. Il ferait presque froid s'il n'avait pas mis son manteau. Entre quelques cumulus de saison, on peut apercevoir le timide soleil qui se lève à l'horizon. L'envie d'écouter un petit air de musique se fait de plus en plus grande. Parcourant des yeux l'écran LCD de son lecteur MP3 qui regorge de musiques, tous styles confondus (il y en a même qui l'insupportent mais qu'il garde pour le plaisir d'enrichir sa collection), il évite la musique "à ours" comme disaient ses parents autrefois, trop rude pour un si beau matin. Il choisira un rock doux, mélodique et mélancolique dont l'accompagnement au piano s'accorde parfaitement avec le chant des rares oiseaux n'ayant pas encore migré vers des cieux plus cléments.

Automne

Il regarde les arbres et leurs feuilles jaunissantes, la brume du matin à la fois basse et épaisse. Et c'est comme ça tous les matins au presque. Bien sûr, il y a bien ces matins un peu plus pluvieux que d'autres où le trajet pédestre se fait moins agréable, mais ce n'est qu'une maigre compensation de la nature sur le spectacle qu'elle offre chaque jour. Il y a aussi ces jours, où les piles de son baladeur audio le lâchent sans même le prévenir, sans même qu'il n'ai pensé, aussi prévoyant qu'il soit, à prendre du rechange dans ses poches. Ses poches d'ailleurs pleines, si bien qu'une pièce de dix francs aurait du mal à s'y frayer un chemin. Dix euros plutôt, quel étourdi. Il a du mal à vivre avec son temps. Il faut le comprendre : la vie change tout le temps, la vie change plus vite que lui. A peine entend-il parler de ce que ces jeunes appellent l'Internet qu'il apprend que des journaux intimes appelés "blogs" existent depuis des années. Si, c'est vrai, on lui a dit hier.

Mais de toute façon, il s'en fout : c'est l'automne.