L'internet possède aujourd'hui un fonctionnement qui se détache totalement de celui des médias traditionnels comme la télévision ou la radio. Le schéma classique d'échanges unilatéraux laisse la place à la polarité, la diversité et donc le changement. De là nait toute la richesse du Web qui apporte un renouveau en donnant la possibilité aux internautes de s'exprimer et de contribuer quotidiennement à la création d'un contenu qui, pour avoir été ériger par eux-même, leur ressemble.

Ce qu'on veut sous entendre sous ce label "2.0" à consonance marketing qui revient à toute les sauce est ce fonctionnement du Web qui colle à l'image de ce qu'il devait être à sa création : un média de partage, de création de contenu auto-produit. Cette vision du Web s'est vue occulté par l'image des médias traditionnels et c'est seulement après plusieurs années que ce projet prend vraiment forme. Ainsi, à travers ce nouveau média, ce sont deux axes différents et complémentaires qui se laissent entrevoir : l'apprentissage et la création.

ConstructionCes deux termes sont le reflet de deux modes qui cohabitent désormais totalement sur la Toile mais que le grand public n'exploite pas assez fréquemment à l'heure actuelle. L'analogie n'est pas immédiate et ce n'est qu'après une utilisation habituelle de ce média qu'elle se met en place, petit à petit. Malgré tout, ces deux aspects tendent à devenir populaires grâce à des projets du type Wikipédia qui renoue l'apprentissage d'une connaissance avec son partage direct et immédiat.

L'apprentissage est le premier côté encré de cette copie qui est matérialisée par le net à ses débuts. A savoir que c'est ce que prônaient et prônent toujours, mais dans de moindres mesures, les sites web statiques disponibles dans les années 80 et 90. Il y a un contenu, des visiteurs qui s'en abreuvent et le rédacteur reste dans l'ombre. L'objet, c'est l'information et peu importe comment elle est créée, elle est institutionnelle et immuable.

Puis, vient le recto, qui devient plus important : là, il s'agit de diffuser les connaissances apprises voire d'autres encore que l'on maîtrise. Du désir de publication et d'automatisation du traitement de l'information naissent des projets comme PHP qui permet la mise en place de solutions adaptées. Mais le plus compliqué est que cela n'est réservé qu'à un certain type de personnes, ce qui restreint le débit d'informations produites.

Ce n'est que dans un passé relativement proche que nous avons vu éclore des solutions qui permettent d'allier apprentissage et partage. Usenet, forme primitive de cette démarche, n'étant pas adaptée à un diffusion large, les forums sont apparus, conciliant l'aspect participatif avec l'aspect informatif. Puis vinrent les blogs, outils de discussion et de partage et enfin la forme ultime de cette représentation de l'objet qu'est la connaissance : le wiki.

Le wiki est le modèle parfait de cette alliance, permettant à tous d'avoir accès à l'information et à la publication de contenu. Et ce qui est intéressant dans ce phénomène, c'est que tout état de connaissance peut être employée, qu'elle soit technique ou non : la correction d'une faute d'orthographe comme la rédaction d'un article sur tel ou tel sujet sont également considérées comme une contribution. Les possibilités offertes par ce modèle sont très larges.

Aujourd'hui, le véritable enjeu du net réside en l'exploitation à 100% de ces deux aspects, le tout simultanément. C'est ce qu'ont compris les membres de communautés comme le Site du Zéro et les contributeurs de Wikipédia comme ceux qui contribuent au logiciel libre. C'est le même état d'esprit qui domine : un prêté pour un rendu. J'espère que Tim Berners Lee contemple son oeuvre avec satisfaction quand il la voir arriver progressivement à maturité, même après tant d'années...