Drapeau françaisOn entend de plus en plus parler du poids du Web dans la campagne présidentielle, que ce soit sur les blogs comme dans les médias traditionnels tels que la télévision ou la presse écrite, mais s'agit-il d'un nouvel engouement médiatique ou juste du constat de la montée en puissance de ce nouveau média binaire, tantôt professionnel, tantôt amateur ?

Tout d'abord, je pense qu'il est bon de dissocier le Web en deux parties distinctes que sont les blogs et les autres sites à caractère informatif, relai des média traditionnels dans "l'autre monde". Comme je l'avais dit il y a quelques temps, les blogs n'ont pas d'influence : le nombre exponentiel des lecteurs de cette plateforme marque seulement l'intérêt de ce moyen de communication par un pourcentage de la population et l'intérêt pour les discussions qui y sont amorcées.

Les statistiques d'un blog, aussi visité soit-il, ne détermine pas l'opinion du lecteur, ni le fait qu'il soit d'accord avec ce qui y est mentionné. Le phénomène n'est pas aussi simple que cela, et au contraire, les blogs sont plus le vecteur de la liberté d'opinion et d'expression que celui de la propagande idéologique. La discussion qui y est engagée permet d'apporter au phénomène politique une nouvelle dimension, axée sur la discussion et qui permet de faire évoluer les opinions.

Là où les blogs apportent du renouveau, c'est principalement dans la manière d'aborder le sujet politique. La possibilité pour des amateurs à accéder à des évènements jusqu'alors réservés à la presse afin d'en montrer les coulisses permet d'instaurer un facteur humain dans un domaine qui jusque là demeurait très froid et distant des citoyens : un comble pour un évènement qui les concerne tous ! C'était peut être de là que venaient les précédents taux d'abstention, marque du désintérêt de toute une génération (ou presque) sur ce sujet.

Si les blogs n'influent selon moi que peu dans la campagne, l'implication des candidats à travers leur propres sites est elle primordiale. Il ne faut pas se leurrer, sauf cas minoritaires, la majorité des internautes "consomment" aussi l'information produite par les médias traditionnels. Or, s'ils sont sur le net, c'est qu'ils cherchent la réponse à une question précise à laquelle il n'ont pas eu réponse. C'est là tout l'enjeu de la présence de chaque candidat sur la Toile : donner cette réponse.

Et cette réponse peut prendre différentes formes : soit elle est directe, référencée parmi le stock d'informations disponible en ligne, soit elle est indirecte, à savoir que l'internaute a la possibilité de la poser via un commentaire, via un système de requête quel qu'il soit. A ce moment là, le candidat ou son équipe y répondent et là s'exprime réellement l'enjeu de l'internet et les dangers auxquels sont confrontés les politiques.

Ce côté interactif ne pouvait pas être présent dans les médias traditionnels, limitant leur intérêt à un usage unilatéral très convenu mais bien plus sécurisant pour les candidats. Aujourd'hui, le danger est de ne pas pouvoir répondre à une question et donc de faire ressurgir des failles d'un programme, mais surtout de devoir répondre sur tous les fronts, dans tous les domaines. Le confort des plateaux télé laisse place au danger, d'où la solution de facilité de ne pas être présent sur l'Internet.

Mais quoi qu'il en soit, ce média n'est pas encore assez populaire pour jouer un rôle primordial dans la campagne de 2007. Mais avec un nombre croissant de connectés, on peur compter sur une influence croissante de cet outil de diffusion et peut-être même sur une nouvelle conception de la politique, plus participative. Le principal étant que la pluralité des opinions soit bien visible sur la Toile, laissant la possibilité à chacun de suivre la voie qu'il aura choisi. Rendez-vous en Mai... ;)