Jeudi dernier je me suis incrusté dans les locaux de Gaspanik pour ce petit Blog Show qui me titillait depuis un bout de temps. Il faut juste savoir que j'habite à 250km de la couronne extérieure de Paris et qu'en tant que mineur l'espace de quelques mois, je n'ai pas encore mon permis. C'est donc tout naturellement que je me suis rabattu sur le train, la gare la plus proche se situant à 20 petits kilomètres de mon domicile. Je ne savais pas encore où tout ça allait me mener...

Pétanque au jardin du Luxembourg

C'est la troisième fois que je prends un train, mais la première fois que je le prends seul, peu importe ce n'est pas ça qui va m'effrayer. la seule chose que j'avais alors oublié, c'est que la ponctualité n'est pas le mot d'ordre de la SNCF. Pas grâve, l'émission n'a pas lieu avant midi et demie, la demie heure de retard annoncée me laisse encore de la marge, mon train étant initialement prévu pour arriver vers 10h à la Gare de l'Est. D'un naturel patient, j'ai réussi à accepter sans trop de mal l'heure de retard annoncée quelques temps après.

Mais ces sauvages n'avaient pas dit leur dernier mot. Non content d'avoir réduit de beaucoup mon avance initiale, c'est avec deux heures de retard et les nerfs un rien en pelote que je finis par partir. Les calculs s'enchainent dans ma tête : serai-je ou non en retard ? Des deux heures de trajets, il m'a fallu une petite moitié et un bon petit air de rock pour me calmer.

Aïe. 12h10. Reste à prendre le métro maintenant. Bon c'est où là dedans. Ha, une pancarte là-bas. Nous disions... Direction Porte d'Orléans. Un ticket et zou !

En descendant du métro, il me fallut retrouver l'endroit, avec ma seule caboche pour plan. Ca paraissait plus simple en vue aérienne via Google Maps. Bon, qu'à cela ne tienne, on va demander la route, y parait que ma langue fonctionne encore. Voilà l'immeuble, encore huit étages à monter, à pied bien entendu, vu que les ascenseurs ne viennent pas. Salut la compagnie ! C'est qui que v'là ?!

Studio Gaspanik TV

Petite émission sympatoche sans ambuche, un poil mal à l'aise au début mais après tout c'est pas de la télé. Je me suis interdit les grands speaches argumentatifs qui font ma spécialité pour une première. Ouahou, déjà 14h, il faut aller manger un bout. Dommage, j'aurai bien aimé discuter un peu avec le petit bonhomme aux cheveux rouges et le grand costaud dans son placard à balais, mais bon, on ne peut pas tout avoir. Un petit repas en tête à tête avec Monsieur de Mai tout débordé dans une petite crèperie en bas de l'immeuble et hop.

15h. Un blogueur "influent" à Paris, ça n'a pas 5 minutes à lui. Je raccompagne Fred à sa voiture et la ville est à moi jusqu'à mon train de 19h20.

Bon, je suis où déjà ? Direction la tour Montparnasse. Pas facile à distinguer avec ces immeubles tout autour. Allez, je parie sur cette direction. (demi tour au bout de 150m) Ha, raté, elle est là bas. C'est décidément plus facile de se repérer dans les bois.

Visite en haut du grand tas de ferraille avec un ascenseur qui monte 56 étages en 38 secondes et des cacahuètes, les trois derniers étages se montant à pied. Sympa la vue, moins pour le vent, c'est limite si j'arrive à marcher sur la terrasse. Un petit tour au centre commercial au pied de la tour histoire de voir ce qui s'y trouve. Mais c'est pas le tout, je suis pas venu là faire des emplettes moi. Bon, on va où après ? Les jardins du Luxembourg, ça a l'air sympa.

Tour Montparnasse

Un plan affiché sur un abris-bus et la tour Montparnasse pour tout repère, je décide de m'engager dans une direction. J'aperçois alors des arbres, ceinturés d'un mur de pierre, avec un trafic d'humanoïdes assez conséquent : surement les jardins en question. C'est à ma grande surprise que je me suis retrouvé encerclé de pierres tombales. C'est sympa le cimetière Montparnasse, juste un peu morbide ces labyrinthes d'un nouveau genre. Qu'on ne me fasse pas la remarque que le Sud-Est est différent du Nord-Est ou je jure que je vous y enterre.

J'ai finalement trouvé, au bout de quelques kilomètres de détours, ces fichus jardins. Le temps étant avec moi, la populace était de sortie, avec plein de ch'ti enfants qui galopaient, les tournois de pétanque qui attiraient quelques curieux (voir photo ci-dessus) et les traditionnels bateaux de bois flottant au gré du vent. Après avoir pris un repos bien mérité, j'ai décidé de ne plus suivre aucun itinéraire, mon intuition et ma vue pour seuls guides, dans oublier de jeter un oeil de temps à autre sur les lignes de métro susceptibles de me ramener à la gare.

Mes pas me m'invitèrent à découvrir des quartiers originaux, des bâtiments à l'architecture intéressante, des gens d'horizons différents. En fin de course, je me suis posé à Saint Germain des Prés près des voitures rutilantes et des vitrines éclatantes des magasins de haute couture. J'en suis venu à me demander si les prix que je voyais derrière toutes ces vitres n'étaient pas de simples numéros de loterie.

18h45, l'heure de rentrer. Un quart d'heure de métro avant d'arriver à la gare et d'attendre mon train. La nuit tombe. Dernière colère passée sur un distributeur de boisson qui recrachait sans cesse ma pièce de deux euros. Autant d'occuper en s'informant dans le train, j'achète le premier journal qui me tombe sous la main : le Times. Qu'est-ce qu'il se passe de beau chez nos amis anglophones ? Je quitte la région parisienne pour m'évader outre-manche. Allez, c'est mon jour de bonté : je ne crierai même pas à la calomnie en rentrant chez moi avec une bonne heure de retard. Après tout, c'est juste un coup de pas de bol. ;)

PS : Ci-dessous le trajet parcouru en quelques heures simplifié au maximum, les détours en moins. Plan de Paris