J'allais partir sur un speech, mais j'ai supprimé d'un coup de baguette magique tout mon discours peu original pour repartir sur des bases saines. Laissez moi vous conter un histoire. L'histoire commence il y a 18 ans, un 9 mai 1989. A cette époque lointaine, vivait un couple qui venait d'avoir leur troisième enfant. Ils étaient alors loin de savoir quels troubles celui-ci allaient leur causer.

nombre 18

Le premier de leur maux fût d'avoir une bouche supplémentaire à nourrir ! Et pas la moindre... Après une période anti-tout nécessaire au bon développement de tout garnement digne de ce nom, c'est une période d'omnivoricité qui est intervenue dans le cycle de développement de cet "enfant". Devant sa porte de chambre était marqué "ne pas nourrir le zouave" comme dans tout bon zoo, devant la cage de certains homininés.

La deuxième tare fut pour eux sa soif de savoir. On n'a pas idée de donner naissance à un fils qui n'arrête pas de poser des questions sans arrêt. Vous savez, de ces questions idiotes que personne ne s'est jamais posé à part peut-être lui, celles sur lesquelles votre propre encyclopédie sèche autant que les professeurs interrogés, celles qui vous laissent de toute façon con puisque vous ne pourrez jamais y répondre quoi qu'il en soit. A quoi bon se les poser ?

Si encore c'eut pû s'arrêter là... Manque de bol, il a fallut qu'il soit chiant. Comme tous les mômes vous direz, mais justement non. Est-ce que tous les mômes construisent des cabanes de 2. mètres cubes, perchées à 2m du sol ? Est-ce qu'ils démontent la télécommande espérant retrouver le sens de montage par pur logique vous privant de télévision pendant quelques heures jours ? Je pense qu'il est préférable de stopper là les exemples.

Ha, et puis je ne vous ai pas encore raconté, la pire offense qu'il ait pû faire à ses parents étant de devenir dès son plus jeune âge accroc à l'informatique. Au début, il ne faisait que buguer le système, laissant le téléphone à ses parents pour qu'ils appellent leur ami-qui-s'y-connait-bien-en-info, mais c'est lorsqu'il a commencé à réparer leur ordinateur par lui même que son état est devenu critique. Le voilà qu'il a commencé à installé un pintux, citrux, bref, un truc en *ux qui bug tout le temps là. Plus aucune sociabilité, il est devenu le reclus de la famille.

Et voilà désormais qu'il a 18 ans, l'âge mûr. Cet âge il l'a atteint depuis l'époque où il a cessé d'être dépendant des autres idéologiquement parlant. Depuis qu'il a pris conscience du monde dans lequel il vivait, depuis qu'il a réussi à synthétiser dans son esprit ce qui est nécessaire ou pas, ce qui comporte un intérêt ou non, ce que sont des droits et des devoirs et ce qu'ils impliquent. Mais le voir rester ici ? Ha ! Non merci ! Faut pas déconner, parce qu'aujourd'hui il prend un grade de plus, qu'il dépasse le cap fatidique de la majorité et que même s'il n'en restera pas moins le fi-fils à ses parents, ils ne l'ont pas supporté toutes ces années pour rien.

C'est le grand jour, celui que j'attendais depuis si longtemps et qui finalement ne me fait rien ressentir de plus que ce qu'hier ou que demain. Pourtant le changement sur le papier est bien encré, la prise de conscience est peut-être seulement un peu longue. Petit papillon, prend ton envol, tes 18 ans tu les as maintenant...