Des lettres formant des mots, à leur tour alignés côte à côte pour former des phrases, un texte, forger une opinion, donner naissance à une expliquer ou plus généralement donner un sens. Changez une lettre, voire même un mot et le sens diffère. C'est comme une équation mathématique ou comme une séquence d'ADN qui détermine un gène. Changez-en un nucléotide parmi les milliers qui le composent et cela se répercutera sur l'individu. Certes, il arrive quelque fois que ces changements soient mineurs, ou bien quelques fois d'importance, tout dépend de la mutation, tout dépend de la lettre.

Le langage n'est rien d'autre que le niveau d'abstraction le plus élevé que l'homme ait réussi à atteindre. Aligner des symboles, y lier des sons puis des significations, c'est quant on y regarde quelque chose de bien singulier. Mais non seulement sommes nous capables de désigner des objets, des réalités physiques, mais nous avons de plus réussi à définir des concepts des plus abstraits que nous manipulons quotidiennement sans même nous rendre compte à quel point ils peuvent l'être.

Mais plus qu'à la description, les mots mènent aussi à l'imagination et à l'invention. Tels les livres nous font partir vers d'autres horizons, nos pensées concrétisées par des mots nous permette de planer au dessus de la foule qui nous entoure, en arrêtant temporairement le temps. Libre à nous alors de redessiner ce monde qui nous entoure à notre guise, selon ce que notre muse nous dictera. Mais le plus fort malgré tout, c'est que nous pouvons, grâce au langage, partager notre irréel avec le commun des mortels : mon voisin, la caissière du supermarché du coin et principalement vous.

Oui vous. Vous, lecteurs perdus au détour d'un page inespérée et inattendue, au détour de ce paragraphe, je vous invite à venir me rejoindre dans mon monde. Attention cependant aux sirènes tentatrices qui nous entourent, ainsi qu'aux singes polyglottes et aux dinosaures carnivores qui sont autant de pièges que mon esprit s'est créé pour se fixer des limites, ne pas aller trop loin dans l'élucubration. Ce paradis qui n'en est pas un, cet esprit qui est le mien, je vous y invite avant que mon encéphalogramme de devienne plat de par la fatalité du temps qui s'écoule.

Le sablier du temps déverse le sable pour former cette petite île sur laquelle je me suis établi petit à petit. Ce n'est ni l'Eden, ni un paradis fiscal, mais un refuge, ni trop rudimentaire ni trop douillet. Un refuge où les choses sont et ne sont pas à la fois, où tout est remis en question continuellement. Un univers de doute, d'incertitude, mais également d'espoir. Oui, c'est celà : un univers d'espoir. Pourquoi donc ? Il s'avère que j'arrive encore à croire un minimum en l'humanité et en son futur. Jamais je n'ai désespéré, comme jamais je ne cesserai de planer dans le monde des Idées.

Venez avec moi et je vous aiderai vous aussi à vous évader dans mon imaginaire, à éviter la fatalité du temps, à exploiter les failles de la quatrième dimension et à redessiner ce monde qui est le notre. Vaste programme... Ca vous tente ?