The free software movement is a political cause, not a technical one. - Richard Stallman, 6 mars 2008

Derrière le logiciel libre se cache une philosophie. Le principal aspect de cette philosophie est le partage ou plutôt le "libre partage" puisque l'adjectif épithète est ici important et plein de sens. Le partage en informatique a toujours ou presque été réglementé : les droits sur la copie de l'information numérique sont d'ailleurs là pour poser le cadre juridique nécessaire à cette restriction. Or, l'information numérique et son appréhension ont beaucoup évoluées ces dernières années grâce à la croissance très rapide du mouvement du libre aidé par la pénétration fulgurante de l'internet dans les foyers.

L'écart entre l'appréhension de la culture libre et celle de la culture propriétaire se creuse de plus en plus par le renforcement des dispositifs anti-copie et de la modification des peines prévues pour les contrevenants au cadre juridique établi. Ces modifications arrivent après des rapports économiques rédigés par des analystes ayant prédit de fortes pertes financières si la consommation de l'information tendait à devenir gratuite. Pour subsister, les créateurs de valeur numérique (qu'ils soient développeurs ou artistes) se sont organisés : d'une part certains ont décidé qu'il fallait payer pour consommer, d'autre part, les libristes ont décrété que la consommation serait gratuite mais qu'il faudrait payer pour consommer mieux.

Nous avons ainsi deux aspects économiques radicalement différents : alors que la première solution consiste à taxer le produit de la création quitte à le rendre parfois inaccessible à certains, l'autre approche consiste à rendre l'accès au produit libre pour chacun et à développer des services annexes autour de ce produit pour en viabiliser économiquement la production. Les deux principaux aspect du logiciel libre sont donc la culture d'une part (et par ce biais l'éducation) et l'économie d'autre part : ne sont-ce pas là deux aspects propres à la politique ?

La bataille idéologique qui sévit entre la culture libre et le capitalisme propriétaire (en stigmatisant un peu) n'est pas uniquement une bataille technique puisqu'il s'agit véritablement d'enjeux politiques. Les idées exprimées par ce mouvement vont à l'encontre des idées majoritairement en place à l'heure actuelle et leur caractère disruptif cache quelque peu leur caractère politique, mais plus pour très longtemps... ;-)

Source : Framablog