Nombreuses sont les sociétés qui se lance dans le très mal nommé mais ô combien marketing "Web 2.0". Des effets glassy, de l'UGC, de l'interaction avec d'autres services eux même auto-proclamés Web 2.0 et des levées de fonds en masse, voilà ce que devient le paysage de l'entrepreneuriat Web d'aujourd'hui. On crée un service avec des fonds levés on ne sait par quelle magie, on buzz quelque peu pour attirer les foules et faire parler de soi et on tente de se faire racheter avant d'avoir épuisé tout son fond d'investissement, sans quoi on sera obligé de faire un nouveau tour de table. Mais où est donc la rentabilité, je vous le demande ?

Si Facebook peut se targuer d'avoir une croissance extraordinaire, je doute que la seule publicité couvre toutes ses dépenses et lui permettent de générer une plus-value suffisante pour être véritablement intéressant pour un potentiel acheteur. Pourtant, les investissements vont bon train : à titre d'exemple, Microsoft a investi dans le réseau social Facebook à hauteur de 240 millions de dollars en novembre dernier pour une prise de participation de seulement 1.6% de la société, ce qui rend cette dernière hors de portée de tout rachat un tant soit peu censé.

De son côté, Twitter est valorisé à environ 100 millions de dollars alors même que cette société ne génère aucun revenu. Pire encore, les dépenses générées par l'envoi de SMS sont telles que le service n'est depuis peu plus disponible pour l'Europe. Quid des services tels Mybloglog ou même Netvibes qui tente de s'orienter vers le branding après avoir annoncé que la pub ne ferait pas son apparition sur le service ? Vont-ils réussir à monétiser leur activité et à devenir rentables ?

La préoccupation n'est plus la rentabilité de tels services, seule la communauté compte, le potentiel de monétisation du service. Mais comment imposer brusquement aux utilisateurs une publicité qui fut jusqu'à présent absente d'un service qu'ils utilisent quotidiennement ? Les sites ne sont aujourd'hui même plus conçus dans l'optique de devenir rentables alors qu'il y a encore quelques années, la prévision d'un encart publicitaire était systématique sur toute maquette de site web digne de ce nom.

Bien entendu, la bande passante coûte de moins en moins cher, au même titre que le stockage des données, mais j'ai du mal encore à comprendre comment il est possible de lever des fonds sans même avoir un business modèle, et ce parfois trois ou quatre fois d'affilée... Le but premier d'une société, qu'il s'agisse ou non d'une société de services, n'est-il pas de générer des bénéfices ?

Beaucoup de questions restent encore sans réponses mais le retour à la réalité risque d'être brutal pour nombre de start-up qui verront leur corne d'abondance à sec alors même que les vannes seront fermées par les fonds d'investissements désireux de résultats plus que de belles promesses. A ce moment, peut-être que les réponses à mes questions seront limpides, mais faut-il encore que ce dernier arrive. Pour ma part, je crois fortement que le couperet tombera tôt ou tard, et plutôt tôt que tard d'ailleurs...