C'est désormais officiel, Google a dans ses bagages un navigateur répondant au métallique nom de Chrome. Véritable pavé dans la marre, la critique se jette sur ce sujet en cette période de rentrée tant et si bien qu'il est quasiment impossible d'ignorer l'affaire. Acclamé, rejeté, critiqué, les accueils réservés à ce nouveau logiciel sont variés et parfois même surprenants. Attachons-nous à la couverture de la sortie de ce navigateur plutôt qu'à un simple résumé de ses fonctionnalités qui sont nombreux à fleurir sur le Web.

C'est David qui fut le premier à crier au loup : le Big Brother est dans la place. Daniel Glazman le dit d'ailleurs lui même : entre vos recherches, vos mails, vos documents, et maintenant vos visites, Google sait tout ou presque sur votre vie. Mais ce dernier voit plus loin puisque selon lui, il s'agit là d'une nouvelle alternative de navigation respectueuse des standards du Web. C'est également une victoire pour le moteur de rendu WebKit dont la popularité ne peut qu'augmenter.

Tristan Nitot, de son côté, rappelle que la concurrence n'est pas néfaste et que cela ne met en aucun cas en danger les relations entre Google et Mozilla puisque leur contrat financier a été récemment reconduit pour une durée de trois ans. Ce qui pousse essentiellement Google à sortir son propre navigateur sont, selon Henri Labarre, des arguments principalement marketing : du contrôle de l'affichage de ses publicités AdSense jusqu'à l'intégration de ses nombreux services (Gmail, Google Reader, Google Docs et autres).

La mise en danger de Internet Explorer semble être la motivation majeure de Google selon le directeur de Mozilla Europe, tandis que pour Techcrunch, il s'agirait d'une porte grande ouverte vers un éventuel WebOS, grâce à l'intégration des services Google dans le logiciel. Difficile donc d'identifier les réelles causes et motivations de la sortie de Chrome parmi tout ce tapage médiatique (même les chaînes de télévision s'y mettent !).

A mon avis, Google a là une énorme carte à jouer sur ce créneau. En effet, la firme tend toujours à élargir le panel de services offerts gracieusement aux internautes et il ne leur manquait à ce jour que le contrôle du navigateur. Un partenariat avec Firefox aux parts de marché de plus en plus importante n'était pas satisfaisant pour un tel acteur, d'où la nécessité d'aller plus loin. L'innovation de la marque permet de donner de réelles raisons à l'utilisateur d'installer son navigateur tandis que le drapeau de l'Open Source qu'elle brandit, lui permet de défendre le moto "Don't be evil" qui est le sien en se soustrayant à quelques accusations monopolistiques.

Bref, un marketing bien rôdé, un produit abouti et un buzz sans précédent. De quoi faire remonter l'action de Google qui avait baissé alors même que la croissance de la société était au beau fixe.