Les retrouvailles...
Six heures du soir, un coup de fil impromptu. Deux minutes de banalités pour finir sur une invitation pour le soir même, une invitation pas comme les autres, du genre sans gène : "tu nous invites pour l'apéro ce soir ?". Aucune hésitation, j'accepte sans broncher : six mois que je ne les ai pas vu, ils me manquent. Tant de souvenirs en commun. La nostalgie me gagne, moi qui suis pourtant si porté sur le futur et qui en ferait même l'apologie si cela était nécessaire.
Vingt heures approchent et ils ne sont toujours pas là. Dix minutes, un quart d'heure, une demi-heure puis une heure de retard, mais cela ne m'étonne pas : j ele connais par coeur, comme si je l'avais fait. Il a pour coutume de se faire attendre, et pas qu'un peu ! Les voilà enfin et l'impression de ne jamais les avoir quitté me saisi : ni elle ni lui n'ont changés, ils restent toujours constant.
On se dévoile peu à peu tout en restant pudiques, la vie a détourné nos chemins l'un de l'autre, mais pourtant on se connait toujours par coeur. Lui me connait depuis toujours (ou presque), elle depuis quatre ans à peine, mais nous avons vécu tant de choses ensemble que nous n'avons plus de secret l'un pour l'autre, même si personne n'ose l'avouer réellement.
Se sentir percé, vulnérable, le coeur ouvert sans même que l'on ne l'ait demandé est quelque peu perturbant, parfois même désarçonnant. Ils en arrivent même à me débaucher pour la soirée moi qui n'ai plus l'habitude de sortir. Soit, je me laisse prendre au jeu, cela peut être amusant après tout. Me voilà donc mélangé à quelques centaines de personnes, leur peau contre la mienne, la musique décollant mes typans et la bière abreuvant mon gosier si aride.
L'heure tourne, les rencontres s'enchainent : des personnes dont j'avais oublié jusqu'à l'existence croisent me chemin et font le détour pour me serrer une poignée de main et échanger à leur tour quelques banalités. Je reste près d'eux deux, qui ont su si habillement me traîner dans cet endroit peu fréquentable. Un Téléphone, suivi d'un Goldman et de d'un Indochine suffisent à me trainer jusque la piste. Il y a du monde ce soir ainsi qu'une bonne ambiance si spécifique à ce département qui est le mien.
Enfin la soirée se termine, les gens se quittent et se disent au-revoir. J'hésite à leur dire adieu : je ne sais si je les recroiserai un jour, moi qui m'éloigne tellement de cet univers qui fut autrefois le mien. Un dernier sourire, une dernière blague vaseuse avant de se quitter et de promettre de se revoir bientôt. Eux au moins n'ont pas changé, ils sont toujours les mêmes. J'espère ne pas avoir changé à mon tour, mais je doute : le temps qui passe marque son passage de son empreinte indélébile sur la personnalité de chacun. Quoi qu'il en soit, elles furent bonnes ces retrouvailles, vivement les prochaines !
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