Une fois n’est pas coutume, parlons ici de logiciel propriétaire. Celui là même que nous achetons, la plupart du temps de manière tacite et dont l’entière rentabilité repose sur les ventes ainsi que sur le service après vente généralement hors de prix (bien que parfois gratuit si le prix du logiciel est lui-même horripilant). Mais ce modèle n’est-il pas entrain de s’écrouler ?

On a vu des logiciels propriétaires secoués par l’irruption sur leur marché d’une solution alternative libre. On peut facilement citer Firefox qui à réussi à lui seul à faire chuter Internet Explorer de sa situation de monopole, ou encore Open Office qui est devenu une alternative populaire à Microsoft Office. Je n’irais pas jusqu’à dire que Linux fait de l’ombre aux OS payants, mais clairement ils détournent une partie de plus en plus grande (bien qu’infime au final) de leurs utilisateurs.

Les éditeurs de logiciel propriétaires commencent à s’organiser face à ces attaques provenant d’une nouvelle tendance qu’ils doivent savoir exploiter à leur avantage. C’est ainsi qu’on entend parler d’une probable version gratuite de Microsoft Office, financée en partie par la pub, ou encore de mises à jour facilitées vers Windows 7, et j’en passe. Le nerf de cette guerre reste le public étudiant, mieux informé que ses ainés, qui sera plus facilement tenté par des alternatives gratuites ne ruinant pas leur budget.

Les offres étudiantes fleurissent alors de partout pour tenter des les apprivoiser avec des logiciels gratuits ou des machines à moitié prix. Ainsi, les offres Apple Campus ou MSDNAA sont elles orientées pour plaire à ce nouveau public qui reste à conquérir. Le jeune est une drôle de bête né parmi une génération internet qui a l’habitude de tout consommer gratuitement, sans rien débourser : le faire payer pour un produit qui a des alternatives certes limitées mais gratuites, est une hérésie.

Google vous fournit une suite bureautique en ligne gratuite si simple à utiliser que les solutions payantes perdent beaucoup de valeur. En effet, dans ce monde où la rareté de l’alternative n’est plus, du même temps que son coût s’effondre, Microsoft ne peut plus oser maintenir le sempiternel modèle économique du logiciel.

Lentement, mais doucement, le modèle s’effondre et passe vers un nouveau qui n’est pas encore bien défini. Il l’est pour le logiciel libre, mais le propriétaire peine à se faire à l’idée qu’il existe d’autres solutions de monétisation de ce type de produits. Quand enfin ils le comprendront, alors ils ouvriront la porte à l’innovation et au renouveau d’une économique numérique au top de sa forme.