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Tribulations d'un geek...

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20 décembre 2009

Cliché festif

Ecrire pour le plaisir d’écrire, voilà un moment que ça ne m’était pas arrivé. Le temps est une variable complexe qu’il est parfois difficile de gérer. Parfois tout semble s’accélérer, s’enchainer jusqu’à ce que l’on ne touche plus terre. Il suffit parfois d’appuyer sur le bouton pause pour tout stopper et visualiser l’espace d’un instant le panorama ou le polaroïd un poil jauni de l’environnement si riche (et clignotant en cette période de l’année) qui nous entoure.

Des gens; des hommes, des femmes, des enfants; des regards, des gestes, des paroles; il suffit du plus infime des éléments pour courber l’espace-temps qu’Einstein avait décrit si malléable, le dévier pour quelques instants de sa trajectoire originelle et décider ensuite de reprendre son cap ou de le modifier définitivement, en attendant le prochain instant décisif. Un sourire peut changer une journée, une rencontre peut changer une vie (en y rajoutant "éventuellement" quelques ennuis supplémentaires si la personne en question est de sexe féminin, mais passons).

Noël est une période féérique qui nous fait apprécier le plus infime de ces instants de bonheur. Le mélange des générations (version politiquement correcte du très universel "coup de vieux"), les très seyants déguisements de père et mère Noël que l’on croise un peu partout ou encore les rires des enfants, voilà autant de moments savourés plus qu’à l’accoutumée. On prend la pose, on savoure chaque moment et on dilate le temps qui passe pourtant si vite.

Restera quelques souvenirs inoubliables, ainsi que quelques photos de vous à quatre pattes entouré de poneys et de tutus roses entrain de déballer les barbies de la petite dernière de la famille. J’allais oublier la traditionnelle bedaine découlant des excès d’alcool et de nourriture inhérents aux festivités et pour laquelle les fameuses bonnes résolutions à base de régime et de sport ont été spécialement inventées. Chaque année, tel le beaujolais, le mensonge nouveau fait son arrivée, à consommer sans modération l’espace d’une soirée.

Bref, tout ça pour dire que les gens (dont je fais partie en partie (remarquez la figure de style)) sont cons : pourquoi attendre cette période de l’année pour réaliser à quel point ces petits instants sont magiques ? Pas besoin de neige, de cadeaux et d’égérie bedonnante de Coca Cola tout de rouge et de blanc vêtue pour profiter de la vie. D’un autre côté, si on peut profiter de tout ça avec une coupe de champagne et un toast de foie gras, je vais peut être pas me faire prier trop longtemps. La seule contrainte dans l’histoire est que je puisse encore rentrer dans mon costume le premier de l’an, et ça, croyez moi, c’est pas gagné… ;-)

21 décembre 2008

Les retrouvailles...

Six heures du soir, un coup de fil impromptu. Deux minutes de banalités pour finir sur une invitation pour le soir même, une invitation pas comme les autres, du genre sans gène : "tu nous invites pour l'apéro ce soir ?". Aucune hésitation, j'accepte sans broncher : six mois que je ne les ai pas vu, ils me manquent. Tant de souvenirs en commun. La nostalgie me gagne, moi qui suis pourtant si porté sur le futur et qui en ferait même l'apologie si cela était nécessaire.

Vingt heures approchent et ils ne sont toujours pas là. Dix minutes, un quart d'heure, une demi-heure puis une heure de retard, mais cela ne m'étonne pas : j ele connais par coeur, comme si je l'avais fait. Il a pour coutume de se faire attendre, et pas qu'un peu ! Les voilà enfin et l'impression de ne jamais les avoir quitté me saisi : ni elle ni lui n'ont changés, ils restent toujours constant.

On se dévoile peu à peu tout en restant pudiques, la vie a détourné nos chemins l'un de l'autre, mais pourtant on se connait toujours par coeur. Lui me connait depuis toujours (ou presque), elle depuis quatre ans à peine, mais nous avons vécu tant de choses ensemble que nous n'avons plus de secret l'un pour l'autre, même si personne n'ose l'avouer réellement.

Se sentir percé, vulnérable, le coeur ouvert sans même que l'on ne l'ait demandé est quelque peu perturbant, parfois même désarçonnant. Ils en arrivent même à me débaucher pour la soirée moi qui n'ai plus l'habitude de sortir. Soit, je me laisse prendre au jeu, cela peut être amusant après tout. Me voilà donc mélangé à quelques centaines de personnes, leur peau contre la mienne, la musique décollant mes typans et la bière abreuvant mon gosier si aride.

L'heure tourne, les rencontres s'enchainent : des personnes dont j'avais oublié jusqu'à l'existence croisent me chemin et font le détour pour me serrer une poignée de main et échanger à leur tour quelques banalités. Je reste près d'eux deux, qui ont su si habillement me traîner dans cet endroit peu fréquentable. Un Téléphone, suivi d'un Goldman et de d'un Indochine suffisent à me trainer jusque la piste. Il y a du monde ce soir ainsi qu'une bonne ambiance si spécifique à ce département qui est le mien.

Enfin la soirée se termine, les gens se quittent et se disent au-revoir. J'hésite à leur dire adieu : je ne sais si je les recroiserai un jour, moi qui m'éloigne tellement de cet univers qui fut autrefois le mien. Un dernier sourire, une dernière blague vaseuse avant de se quitter et de promettre de se revoir bientôt. Eux au moins n'ont pas changé, ils sont toujours les mêmes. J'espère ne pas avoir changé à mon tour, mais je doute : le temps qui passe marque son passage de son empreinte indélébile sur la personnalité de chacun. Quoi qu'il en soit, elles furent bonnes ces retrouvailles, vivement les prochaines !

23 novembre 2008

Le temps qui court...

Vingt-trois novembre : premiers flocons de l'année. De quoi égayer un peu cette période assez morne qui annonce la fin de l'automne et l'arrivée des gelées. Enfin presque, si l'on tient compte du fait que je me fais virer de chez moi par une mère affolée et quasi-hystérique à l'idée que je sois sur les routes par un temps pareil. Je pars donc rejoindre Reims sur le champ pour une nouvelle semaine.

Les semaines s'enchaînent et se ressemblent (Maths - Physique - Maths - Physique - Maths - ha, un peu de SI !). Les nuits sont toujours aussi courtes et la course contre le temps semble interminable. Plus de connectivité ces derniers temps par un autre moyen que mon smartphone, ce qui fait les mails et la télévision (rallumée pour la première fois depuis deux ans pour l'occasion) sont mes seuls liens quotidiens avec le monde extérieur.

Une passion de plus en plus prononcée pour les maths peine à cacher les difficultés éprouvées en physique. Il faut que je réagisse et vite : les concours arrivent dans six mois à peine et le retard commence à s'accumuler. Une envie de plus en plus prononcée de se changer les idées surgit peu à peu mais sans la possibilité de la réaliser.

Il faudrait déconnecter, mais c'est relativement difficile : la prépa vous transforme, vous déforme et vous habite : vous vous surprenez à parler de thermo-chimie en regardant le glaçon fondre dans votre verre à l'heure du pastis, le moindre problème qui s'offre à vous n'apparait à votre esprit sous une autre forme que celle d'équations... On en arrive même à se faire peur à soi-même.

Pas forcément évident d'être taupin : il s'agit d'un sacrifice qui est cependant nécessaire pour la suite et j'en suis pleinement conscient. Donner le meilleur de soi pour aboutir à une situation confortable pour faire avaler leur langue à ceux qui brandissent la théorie du déterminisme social : oui on peut s'en sortir, devenir qui l'on veut et peu importe son origine, pour le peu qu'on s'en donne la peine. Le plus dur étant non pas d'avoir cette volonté, mais de la garder dans les moments les plus difficiles.

24 juillet 2008

Rubrique nécrologique...

Réveil en sursaut. Je jette un bref coup d'oeil sur l'écran digital du réveil sur lequel les chiffres rouges sang affichent péniblement deux heures et huit minutes. Une nuit de plus écourtée par ce rêve, ou plutôt ce cauchemar. C'est toujours le même depuis deux mois, deux longs mois durant lesquels je n'ai pas passé une nuit entière et paisible. Je crois avoir trouvé ce qu'il y a de pire que l'insomnie : cette réaction jugée normale par cet abruti de psy qui me suit quasi quotidiennement depuis près de 60 jours et qu'il nomme "choc post-traumatique". Deux mots. Deux simples mots, ou du moins un simple et un composé qui lui donnent une raison qu'il juge suffisante pour me faire déplacer trois fois par semaine dans son bureau et ainsi empocher les cinquante cinq euros des trois-quarts d'heures de consultation totalement inutiles qu'il me fait passer. Encore un charognard qui mériterait qu'on lui plante un long couteau de boucher dans le dos pendant son sommeil.

Le pauvre... S'il avait vent des pensées que je viens de formuler, je serais bon pour une psychanalyse aussi complète que possible, d'une durée minimale de quelques décennies, avec camisole et cellule capitonnée à la clé, le tout à mes frais bien sûr. Malheureusement pour lui, je ne suis pas encore assez fou pour trahir mes propres tendances psychopathes devant un psy. Enfin, heureusement que le divan est confortable étant donné que le nombre d'heures que j'ai passé dessus ces derniers temps dépasse allègrement celles que j'ai pu passer confortablement allongé dans mon lit, les yeux fermés, le sommeil lourd et l'esprit vide de toute pensée.

Assis sur le rebord du lit, en nage, le regard porté vers la fenêtre où la lumière émanant de la lune dessine le contour du vieux chêne sexagénaire planté dans le jardin, j'avale une poignée de ces cachets prescrits par l'autre dingue. Antidépresseurs, somnifères, extazy, va savoir ce que c'est. Peu importe d'ailleurs. Je veux dormir. Je veux oublier. Oublier cette marre de sang, ce visage défiguré, ces dernières paroles; oublier cette peur qui s'installe en moi chaque fois que j'y repense et qui me donne la chair de poule chaque nuit, à chaque cauchemar que je fais. Malheureusement ce sera difficile d'oublier, ou du moins, ce sera long, je le sais.

Chaque fois que je repense à son regard, son sourire, sa bonne humeur perpétuelle, la colère s'empare de moi et surplombe la tristesse sous-jacente qui jamais n'effleure la surface. Les larmes ne me viennent plus. Le temps ne les ramènera pas plus qu'il n'atténue la rage qui est mienne. Une seule chose ne pourra jamais l'atténuer; l'unique calmant qui s'offre à moi n'est pas acceptable aux yeux de la justice. Faire justice soi-même n'est pas une option envisageable, il s'agit tout juste un rêve de gosse qui s'identifie à ses héros de dessins animés préférés une fois la nuit tombée et les étoiles étincelantes.

Rangée la batmobile à l'échelle 1/10ème, rangés les légos et autres playmobiles, rangés les déguisements pour mardi gras, ceci n'est plus un jeu. Je ne suis plus un enfant, et je sais exactement quels dégâts peut causer une balle de .357 Magnum tirée à 2 mètres de distance, directement logée dans l'estomac avec un angle d'incidence de 10,5°. A moins que vous ne préfériez connaître la durée de l'agonie causée par un coup de couteau à la lame d'une longueur de 21cm, perforant le poumon gauche avec l'exercice d'une pression constante de 200 Newtons par centimètre carré. Pour votre gouverne, sachez que la seconde mort, provoquée par l'étouffement du sujet est plus rapide de 37 secondes par rapport à la première. La manière la plus cruelle d'en finir avec un homme restant sans conteste le fait de le laisser se faire dévorer vivant par tout type d'animal aux canines acérées jusqu'à ce que l'hémorragie ait raison de lui.

Rassurez-vous, ces morts je les ai toutes expérimentées, mais pas par moi-même. Avant que l'idée de me faire interner, de me laisser une place de choix sur la chaise électrique ou encore de me loger une cartouche de 22 Long Rifle entre les deux yeux ne vous traverse l'esprit, laissez-moi m'expliquer. Lisez "docteur" sur l'étiquette qui orne ma belle blouse blanche, ou du moins qui était d'un blanc éclatant avant que mon dernier patient n'ai eu la fâcheuse idée de se vider de son sang après un malheureux coup de scalpel mal placé. Dommage que ce patient au teint si livide fut déjà décédé depuis trois heures lorsque ceci est arrivé, sinon ça lui aurait valu une belle mort.

Ho, ai-je oublié de vous parler de ma spécialité ? Depuis que je suis tombé nez à nez avec mon premier cadavre à l'âge de onze ans, je n'ai jamais réellement décroché. Mon job est de deviner ou plutôt d'élucider les causes de la mort de mes clients. On me surnomme très amicalement le croquemort, mais je préfère de loin mon étiquette de médecin légiste. Misanthrope antipathique à l'humour aussi noir que le regard, ma présence insupporte la plupart des personnes qui se situent à moins de cinq cent mètres de ma dépouille et ma passion pour les crimes est incomprise de tous. Quoi de plus beau cependant qu'un cadavre baignant dans une marre de sang, le tout accompagné d'une odeur putride qui met généralement à mal n'importe quel spectateur non averti, remplaçant ce qui lui sert d'estomac par un tambour de machine à laver.

Mais où avais-je donc la tête, j'en perds mes bonnes manières : Dr Hug Johnson, pour vous servir. Bienvenue dans mon insignifiante et sanglante petite existence...

1 mars 2008

Evasion...

Des lettres formant des mots, à leur tour alignés côte à côte pour former des phrases, un texte, forger une opinion, donner naissance à une expliquer ou plus généralement donner un sens. Changez une lettre, voire même un mot et le sens diffère. C'est comme une équation mathématique ou comme une séquence d'ADN qui détermine un gène. Changez-en un nucléotide parmi les milliers qui le composent et cela se répercutera sur l'individu. Certes, il arrive quelque fois que ces changements soient mineurs, ou bien quelques fois d'importance, tout dépend de la mutation, tout dépend de la lettre.

Le langage n'est rien d'autre que le niveau d'abstraction le plus élevé que l'homme ait réussi à atteindre. Aligner des symboles, y lier des sons puis des significations, c'est quant on y regarde quelque chose de bien singulier. Mais non seulement sommes nous capables de désigner des objets, des réalités physiques, mais nous avons de plus réussi à définir des concepts des plus abstraits que nous manipulons quotidiennement sans même nous rendre compte à quel point ils peuvent l'être.

Mais plus qu'à la description, les mots mènent aussi à l'imagination et à l'invention. Tels les livres nous font partir vers d'autres horizons, nos pensées concrétisées par des mots nous permette de planer au dessus de la foule qui nous entoure, en arrêtant temporairement le temps. Libre à nous alors de redessiner ce monde qui nous entoure à notre guise, selon ce que notre muse nous dictera. Mais le plus fort malgré tout, c'est que nous pouvons, grâce au langage, partager notre irréel avec le commun des mortels : mon voisin, la caissière du supermarché du coin et principalement vous.

Oui vous. Vous, lecteurs perdus au détour d'un page inespérée et inattendue, au détour de ce paragraphe, je vous invite à venir me rejoindre dans mon monde. Attention cependant aux sirènes tentatrices qui nous entourent, ainsi qu'aux singes polyglottes et aux dinosaures carnivores qui sont autant de pièges que mon esprit s'est créé pour se fixer des limites, ne pas aller trop loin dans l'élucubration. Ce paradis qui n'en est pas un, cet esprit qui est le mien, je vous y invite avant que mon encéphalogramme de devienne plat de par la fatalité du temps qui s'écoule.

Le sablier du temps déverse le sable pour former cette petite île sur laquelle je me suis établi petit à petit. Ce n'est ni l'Eden, ni un paradis fiscal, mais un refuge, ni trop rudimentaire ni trop douillet. Un refuge où les choses sont et ne sont pas à la fois, où tout est remis en question continuellement. Un univers de doute, d'incertitude, mais également d'espoir. Oui, c'est celà : un univers d'espoir. Pourquoi donc ? Il s'avère que j'arrive encore à croire un minimum en l'humanité et en son futur. Jamais je n'ai désespéré, comme jamais je ne cesserai de planer dans le monde des Idées.

Venez avec moi et je vous aiderai vous aussi à vous évader dans mon imaginaire, à éviter la fatalité du temps, à exploiter les failles de la quatrième dimension et à redessiner ce monde qui est le notre. Vaste programme... Ca vous tente ?

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