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Tribulations d'un geek...

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19 juin 2009

Microsoft couronné roi du marketing 2009

C’est déjà un grand soulagement de voir enfin Microsoft sortir des ornières de la médiocrité que la firme a elle-même créées et dans lesquelles elle s’était auto-embourbée avec l’ignoble IE6. Avec la sortie d’IE7, puis plus récemment d’IE8, l’espoir de revoir un jour un monde webesque respectueux des standards n’est plus si fantasmagorique qu’il put l’être jadis.

Ce rictus incontrôlable provoqué par la vision de Steve Ballmer ramant comme un fou dans sa petite barque pour rattraper les voiliers de ses concurrents que sont Firefox, Safari, Opéra et bien d’autres encore, vire carrément au fou rire à la vue des techniques marketing déployées pour faire la promotion du nouveau né.

Vendre un navigateur n’est pas si compliqué :

  • Réveillez l’instinct de corsaire qui sommeille en chaque internaute et organisez une chasse au trésor, en obligeant quiconque souhaite participer à jeter son navigateur internet aux oubliettes au profit du votre;
  • Créez un tableau comparatif de votre produit avec deux de vos plus féroces concurrents et montrez à quel point votre produit est meilleur. Si cela implique quelques (énormes) mensonges, ce n’est pas grâve, c’est de la pub après tout. Et puis, qui irait vérifier de toute façon ?

Si avec ça vous ne prenez pas la tête du marché des navigateur Web (ce qui ne risque pas d’arriver, vous en conviendrez, la technique étant si parfaitement ficelée), recyclez-vous et concentrez vous sur un secteur dans lequel vous êtes doués, comme par exemple… heu… non, rien.[1]

PS : Alsacréations propose une petite traduction relativement incisive (mais véridicte) des quelques points de comparaisons choisis par Microsoft. Je vous en recommande la lecture.

Notes

[1] Oui, ceci est un bon vieux troll des cavernes, mais si Microsoft utilise l’ironie dans ses tableaux comparatifs, je peux bien l’employer également sur mon blog, non ? Comment ça ce n’est pas de l’ironie ? ;-)

22 septembre 2008

Et la Terre continue de tourner...

Et d'une semaine de dingue qui vient de se finir avant qu'une nouvelle prenne sa place. Un petit signe de vie pour signaler que l'on n'aura pas ma peau de si tôt et l'occasion de partager quelques liens ou nouvelles que j'ai pu entrapercevoir sans avoir le temps de développer plus avant. Un billet en vrac comme on les aime en somme... :-)

  • Tim Berners-Lee, président du World Wide Web Consortium (W3C) et inventeur du Web à ses heures perdues, vient d'annoncer la création de la World Wide Web Foundation. Lla pérennité du Web, son développement et son accessibilité par tous sont les principales fonctions que cette fondation tâchera de remplir à l'avenir. Un très bon article synthétique a été publié sur le Site du Zéro à ce sujet.
  • S'il est un bug d'Ubuntu qui a fait parler de lui, c'est très certainement le bug #269656 concernant l'affichage d'un CLUF (Contrat de Licence Utilisateur Final) au premier démarrage d'Intrepid Ibex exigé par Mozilla lors de l'utilisation de Firefox. Ce bug est en passe d'être résolu mais pose beaucoup de questions quant aux contrats de licences et à la manière de les présenter aux utilisateurs.
  • LiberT risque de déménager sous peu. En effet, le contrat de 3 ans d'hébergement chez 1&1 prend fin et il devient nécessaire de changer d'hébergeur. J'ai donc choisi Tuxfamily pour héberger ce site et le transfert devrait s'effectuer sous peu avec, je l'espère, le moins de casse possible. Il faut dire qu'avec une installation de 250Mo de données (scripts, images, découpes, designs, etc...), il est temps de repartir sur une base saine. L'occasion pour moi également de me poser des questions sur la licence à adopter vis à vis du contenu : j'y reviendrai de manière détaillée sous peu.

Ce sera tout pour ce soir puisque j'ai rendez-vous avec Morphée à la fin de la prochaine phrase. Désolé de l'irrégularité du rythme de publication de ce blog, mais les journées ne font malheureusement pas 36 heures et finalement, je me dis parfois que ce n'est pas plus mal. Je pourrai difficilement encaisser plus d'heures de maths et de physique en une seule semaine, surtout après deux mois de totale inactivité dans ces domaines. Sur ce, bon vent ! ;-)

31 août 2008

Ubiquity : la révolution ergonomique est en marche...

Qui n'est pas, de nos jours, familier avec le navigateur Web, qu'il s'agisse de Internet Explorer, de Safari, de Firefox ou même d'Opéra ? La majorité des internautes ont réussi à prendre en main cet outil à l'usage quotidien mais à l'ergonomie si préhistorique. En effet, mis à part quelques évolutions que sont la recherche intégrée, la navigation par onglets ou encore l'intégration d'add-ons bien utiles aux yeux de quelques utilisateurs avancés, l'ergonomie de nos navigateurs a très peu évolué au cours des années. Mozilla lance un pavé dans la marre avec une nouvelle expérimentation dénommée Ubiquity aux allures révolutionnaires.

Ubiquity Logo

Regardez votre navigateur. Observez-le bien. A quoi ce dernier peut-il bien servir ? Il sert simplement à passer d'une page à une autre, à aller de lien en lien et afficher le contenu du dernier lien sur lequel vous aurez cliqué. Il sert aussi d'interface pour les internautes au profil actif qui souhaitent publier du contenu en permettant le remplissage de quelques formulaires dispersés au hasard de quelques unes de ces pages que vous visitez.

Le but d'Ubiquity est de permettre aux internautes de se rapproprier le Web en se libérant de l'asservissement du clic et en associant le contenu à une expérience utilisateur novatrice basée sur une simple observation : de nos jours, l'internaute ne fait plus que rechercher du contenu via son navigateur. Si la commande "rechercher" régnait en maître sur les comportements des internautes d'hier, aujourd'hui ils traduisent, twittent, publient, localisent, organisent leur agenda, se donnent rendez-vous, et que sais-je encore. Or, pour ce faire, il faut passer par d'interminables phases de clics, de (re)chargement de pages, de remplissage de formulaires, bref, une expérience à la fois rébarbative, lassante et longue.

Permettre ainsi à l'utilisateur de reprendre la main sur le Web en effectuant facilement chacune de ces tâches devient une nécessité. Or le navigateur n'offre actuellement que les deux types de navigation décris précédemment qui ne peuvent satisfaire ce nouveau besoin de polyvalence du navigateur. Dans ce cas, le plus naturel chez l'informaticien est de se tourner vers le mode le plus ergonomique qu'il lui ait été donné de rencontrer : la ligne de commande, cette dernière permettant d'effectuer simplement et rapidement des tâches parfois complexes. C'est ce qu'Ubiquity permet : utiliser des commandes simples afin de réaliser des tâches plus complexes.

Malheureusement, s'il est naturel d'utiliser la ligne de commande pour le geek, en sera-t-il de même pour l'utilisateur lambda ? Je ne suis pas convaincu que cette approche est la meilleure pour cibler le grand public. Heureusement, Mozilla y a pensé et a implémenté sa solution au clic droit de la souris. Malheureusement insuffisant à mon goût car trop réducteur face aux possibilités offertes par la ligne de commande. A mon avis, pour que ce nouveau mode de navigation soit vraiment efficace et à la portée de tous, il va falloir l'implémenter différemment.

Comment implémenter cette solution pour qu'elle garde sa puissance, sa flexibilité et qu'elle gagne en accessibilité et en popularité auprès du grand public ? La question reste ouverte et la réponse ne se trouve à mon avis dans aucun modèle existant. Il va falloir innover encore, et ça, Mozilla sait très bien le faire. Le rapport entre le contenu et l'utilisateur vient d'être modifié comme jamais auparavant grâce à Ubiquity dont le concept novateur est à mon avis à pousser dans ses retranchements pour tirer le maximum de son immense potentiel.

Pour ma part, je l'ai déjà adopté et je crois que je vais suivre ce projet de très près. Qu'en pensez-vous ? Conquis ou pas Ubiquity ? Concept novateur ou projet voué à l'échec ? J'aimerais beaucoup avoir vos ressentis sur le sujet, alors, à vos claviers !

3 juin 2008

Mozilla et le marketing font-ils bon ménage ? (suite et fin)

Il semblerait que le billet posté dans la nuit de dimanche à lundi n'ait pas fait l'unanimité, et pour cause : je pense qu'il a été mal compris. Après un entretient téléphonique d'une demi-heure avec Tristan Nitot cet après-midi, il me semble nécessaire de rectifier ce billet avec les précisions et rectifications que ce dernier m'a apporté ainsi que de préciser ma position face au Download Day.

Première erreur de ma part, le précédent billet aurait dû être lu et écrit au conditionnel : cet évènement mène selon moi à deux issues selon la manière dont il est géré. Comment savoir à quel point cet évènement a été préparé ? C'est là tout le problème puisque cette même ignorance a déclenché l'écriture de ce billet. Bien évidemment, je suis un libriste convaincu et je défends les mêmes valeurs que celles colportées par la Mozilla Foundation. Loin de moi donc l'idée d'incendier la fondation que je soutiens depuis maintenant plusieurs années. Comme je l'ai précisé par ailleurs, ce record est une formidable occasion de faire connaître Firefox (et par ce biais, le logiciel libre) à une nouvelle cible d'utilisateurs. En cela, je supporte cette initiative qui est d'ailleurs des plus originales.

Mais (car il y a bel et bien un "mais"), ce furent les possibles conséquences d'une action marketing de ce type que je redoutais. J'emploie ici le passé puisque Tristan a réussi à me convaincre (ou me persuader, diront à tort les mauvaises langues) que la Fondation Mozilla est prête à relever ce défi technique auquel ils auront à faire face le jour J.

Mozilla possède donc deux datacenters, un à St Jose et un autre à Amsterdam, qui furent capables d'absorber près de 1,6 millions de téléchargements en 24h l'année dernière. Ainsi, les seuls ralentissements causés pas l'utilisation de Firefox 2 lors de la sortie furent simplement dus au téléchargement du filtre anti-phishing intégré dans ce navigateur (près de 50mo à télécharger). La mise à jour de la version 2 à la version 3 du navigateur n'entraînera qu'une simple mise à jour de la base de données, dont l'occupation de la bande passante sera paramétrable donc peu gênant pour l'utilisateur. Le directeur de Mozilla Europe estime qu'après que certains aient réussi à assurer la mise à disposition de distributions linux telles Ubuntu sur leurs miroirs, ce ne sont pas les quelques mégaoctets de Firefox qui poseront problème.

Ensuite, l'argument de la surconsommation énergétique était, je le confesse, une aberration de ma part. De plus, le Guinessbook of Records dispose, semblerait-il, de personnes des plus qualifiés pour mener à bien leur tâche de validation du record. Les téléchargements frauduleux aisément repérables au niveau des logs seront décompté du total des téléchargements lorsque ces logs seront épluchés. Bref, Mozilla est très confiant face au succès du Download Day et à son déroulement.

A nouveau, je souhaite que tout se passe bien lors de cet évènement, et pour tout dire, cela semble prévu pour. Si Mozilla réussit son coup, ce sera vraiment une chance pour Firefox de se faire connaître du grand public et tant mieux. Je ne peux cependant que regretter le manque de communication concernant l'organisation interne en vue du Download Day qui m'aurait empêché, tout comme quelques autres, de d'émettre des suppositions en faveur d'un scenario catastrophe qui n'ont à priori pas lieu d'être.

Merci toutefois à Tristan Nitot de m'avoir contacté pour faire le point sur cette affaire et ainsi de permettre de rétablir la vérité sur certains points injustement critiqués dans mon précédent billet.

PS: Ce billet manque de liens et d'emphases : ils seront rajoutés ce week-end. Pour l'instant, je me contente de signer les ampoules que je me suis faites en tapant ce message sur le clavier de mon smartphone. :-)

Edit du 8 Juin : Correction de fautes d'orthographes et ajout de quelques liens.

2 juin 2008

Mozilla et le marketing font-ils bon ménage ?

Cette question arrive en même temps que la version 3 du navigateur phare de l'organisation à but non lucratif, j'ai nommé Firefox. Pour le lancement de cette version 3 prévu pour une date qui sera, comme d'habitude, annoncée "lorsque ce sera prêt", Mozilla a décidé de voir les choses en grand en organisant l'homologation d'un nouveau record du monde des téléchargements en 24h. Argument commercial s'il en est besoin, cette idée qui peut sembler anodine au premier abord ne sera pas sans conséquences et commence à être sujette à controverses.[1]

Tout d'abord, le premier problème inhérent à ces méthodes de promotions va être la saturation des serveurs et miroirs de la Mozilla Fondation qui ont déjà tendance à chauffer un peu plus que la moyenne lors de la sortie de nouvelles versions de Firefox. A moins que la Mozilla Foundation n'ait grandement améliorée sont architecture serveur pour ce seul jour, cela mènera indubitablement à des pannes matérielles comme logicielles et donc à terme à l'impossibilité de télécharger Firefox 3.

Pire encore, cette saturation induit une surconsommation électrique au niveau des serveurs ce qui, à une ère où on nous scande à tout venant les mots "écologie" et "développement durable" peut-être mal venu. Comme le souligne David de Biologeek, cette saturation assurera la mise en place de dispositifs parallèles par les particuliers pour assurer la distribution de ce logiciel. Or, les sources de ce logiciel étant accessible à tous, il serait facile de les modifier et de profiter de l'opportunité pour mettre à disposition une version vérolée de ce dernier.

Ensuite, à Tristan Nitot de préciser sur son blog que (je cite) Guinnes Book of Records va vérifier la conformité des logs pour valider le record. Soit. Je les vois mal éplucher les milliers voire millions de lignes de logs pour voir si une quelconque anomalie pouvait se cacher dans un des fichiers et je doute même qu'ils soient compétents pour le faire, mais passons. Le danger est là encore que certaines personnes ou plutôt certains geeks en mal de reconnaissance, dans leur élan de sympathie pour la Mozilla Foundation, créent quelques petits scripts assurant en continu le téléchargement du logiciel en faussant ainsi le record et en augmentant également la charge des serveurs.

Malgré tout, le record est un argument fort et plus parlant, pour la plupart des gens, que la sécurité, le support des standards du Web ou même la philosophie libre. Cela peut donc pousser à populariser Firefox sur un marché où plus que s'implanter (ce qui est déjà fort bien fait), il doit désormais se faire connaître du grand public : et en cela, le record est un atout. Est-ce que le prix à payer en vaut cependant la chandelle ? Déjà que le fait d'organiser ce concours pousse une certaine proportion de la communauté du libre à regarder la fondation de travers, puisque ce faisant, ils se rapprochent des techniques commerciales des firmes dont ils combattent la philosophie, les conséquences probables de cette initiative pourraient carrément les détourner de cette solution logicielle.

Entre le scénario catastrophe et le fameuse devise du personnage de Voltaire qui ne cesse de répéter que tout est bien dans le meilleur des mondes, le futur nous dira lequel colle le plus à la réalité et nous amènera à l'une des deux conclusions suivante qui, bien qu'éloignées, sont toutes deux possibles : soit Firefox gagnera en popularité, soit ce sera un échec et Mozilla descendra beaucoup dans l'estime des libristes qui sont les premiers supporters de ce navigateur. En attendant, alea jacta est.

Notes

[1] Ou comment je vais casser les rumeurs disant que le libriste que je suis ne casse du sucre que sur le dos d'Adobe et de Microsoft, même si mes billets de ces dernières semaines vont plutôt dans se sens.

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