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Tribulations d'un geek...

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Keyword - accessibilité

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27 août 2008

Un ordi qui obéit au doigt, heu... à la langue et à l'oeil !

Parmi les dispositifs de contrôle d'un ordinateur, on connaissait la commande vocale, les claviers virtuels, les détecteurs de mouvements ou même les détecteurs de clignements d'yeux. Généralement, la plupart de ces systèmes de contrôle d'ordinateur destinés aux handicapés sont pour le moins couteux et pas vraiment efficaces. C'est pourquoi une entreprise basée à Atlanta, en Géorgie[1] a eu l'idée d'axer ses recherche sur ce muscle polyvalent qu'est langue.

En effet, l'idée part du principe que la langue est un muscle que l'on contrôle généralement bien, et ce sans fatigue ou presque, qui peut accomplir de nombreux mouvement et qui est directement rattaché au cerveau sans même passer par la moelle épinière dont l'endommagement est l'une des causes principale de paralysie. Cela fait déjà quelques années que le clavier adapté à la langue existe. Equipé de 9 boutons, ce dernier permet de réaliser un certain nombre de commandes. Mais l'idée des chercheurs et ingénieurs de newAbilities Systems Inc. est de créer un clavier non pas physique mais virtuel.

Comment faire ? Il s'agit de placer un aimant d'environ 3 millimètres de diamètre sur le bout de la langue et de mesurer les déplacements de cet aimant grâce à des capteurs situés à l'extérieur de la bouche de l'utilisateur. Pour l'instant, seuls quelques mouvements basiques sont pris en charge : le "clic", le "double clic", le mouvement à gauche, à droite, vers l'avant et vers l'arrière de la cavité buccale, mais à terme, ce dispositif pourrait reconnaître de nombreux mouvements supplémentaires et pourquoi pas se servir des dents telles des touches de clavier.

Les espoirs autour de cette technologies sont grands car cela peut tout aussi bien servir de contrôle pour un fauteuil roulant motorisé que de contrôle pour un ordinateur, une télévision ou tout autre appareil de ce type. Le prochain objectif, au delà de l'augmentation des combinaisons de mouvement détectables par l'appareil, est de miniaturiser l'appareil et de faire oublier son actuel inesthétisme. Prendre le contrôle de tout type d'appareil malgré un handicap pourrait peut-être bientôt s'assimiler à l'apprentissage d'une nouvelle langue...

Source : CNN

Notes

[1] L'état américain et non pas celle actuellement en proie à certains conflits, puisqu'il existe une nuance (si faible) parait-il.

8 mai 2008

Pour des services publics en ligne accessibles dès aujourd'hui !

La loi pour "l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" est rentrée en application il y a de cela trois ans, mais aucun décret à propos des modalités d'application de l'accessibilité numérique n'est encore en vue à l'horizon. C'est pourquoi Aurélien Levy nous informe du lancement d'une pétition sur le site Web-pour-tous, dont le but est de demander à juste titre (je cite) :

  • Une validation et une publication rapide par arrêté ministériel du décret d’application de l’article 47 de la loi de février 2005.
  • La publication officielle en version définitive du Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations contenant toutes les modalités techniques pour se conformer au dit décret d’application
  • L’implication des personnes handicapées dans l’application, le contrôle et la mise à jour du Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations notamment par le biais des commissions communales pour l’accessibilité aux personnes handicapées pour ce qui concerne les collectivités territoriales et par le soutien au développement des formations à destination des personnes handicapées.

Au vu du bilan désastreux concernant l'accessibilité des sites publics, il va de soi que je n'ai pas hésité une seule seconde à signer cette pétition. Ferez-vous de même ? Il me semble que l'accessibilisation du Web est une démarche progressive à la tête de laquelle doivent se trouver les sites institutionnels puisqu'ils sont représentant des français dans leur intégralité et qu'il est grâve, qu'à ce jour, 98% des sites publics européens ne soient pas accessibles. N'oubliez pas que si les personnes handicapées sont celles qui profitent le plus de l'accessibilité des sites Web, cette problématique nous concerne tous autant que nous sommes.

9 avril 2008

Flash, AIR, Silverlight : Les dangers d'un Web fermé et propriétaire...

Il est facile de succomber aux atouts et aux promesses pleines d'espoir des plateformes RIA (Rich Internet Applications) que sont Flash et AIR d'Adobe ainsi que Silverlight de Microsoft. Ces dernières nous promettent l'accès à un Web plus dynamique et interactif bien plus agréable pour le visiteur. Mais attention au danger, car danger il y a, du caractère propriétaire de ces applications. Cela peut paraître insignifiant pour le commun des mortels, mais comme dirait l'autre "pour moi ça veut dire beaucoup", et ce n'est pas qu'une image...

On ne peut contester le caractère novateur de ces technologies qui permettent une dynamisation du Web. L'émulation issue de la concurrence est au service de l'innovation qui avance vite, très vite ! Et comme toujours, l'innovation nous offre de nouvelles perspectives des plus intéressantes, des alternatives qui parfois augurent d'un avenir radieux et c'est ce qui se passe aujourd'hui dans le domaine des Rich Internet Applications. Malheureusement, malgré l'espoir que peut nous apporter une telle technologie, il y a deux mots qui peuvent au demeurant paraître insignifiant mais qui, lorsqu'ils sont associés et accolés au mot "Web", peuvent devenir une véritable menace.

Ces deux mots ne sont autres que des adjectifs : "fermé" et "propriétaire". Mais avant de nous occuper d'eux, laissez-moi vous raconter une histoire. Le Web n'a pas toujours été basé sur la normalisation de technologies ouvertes comme il l'est actuellement. A ses débuts il s'agissait effectivement de technologies ouvertes, mais les grands acteurs du marché des navigateurs ont essayé de se les approprier. Ce que l'on a appelé la Balkanisation du Web, c'est cette époque pendant laquelle ces acteurs ont tout d'abord implémenté (d'une manière qui leur était propre) le HTML et les CSS avant de créer des balises propriétaires, ce qui a eu pour conséquence l'apparition d'interprétations divergentes entre les navigateurs si bien qu'à cette époque, considérée comme le cauchemar des développeurs, il était nécessaire de créer un site différent par navigateur pour jouer de ces différences d'interprétation.

Il aura fallu attendre la naissance du W3C pour voir apparaître une normalisation des langages HTML et CSS et une uniformisation de l'interprétation de ces langages. Ce n'est que près de dix ans après que les effets de cette balkanisation commencent à s'estomper, malgré la présence de stigmates profondes encore visibles aujourd'hui. Serait-ce ce vers quoi nous tendons ? Non : les données sont aujourd'hui bien différentes puisqu'il ne s'agit pas d'une seule technologie que l'on tente de s'approprier mais de la naissance de plusieurs technologies qui ont pour cible un seul et même marché et qui tentent de se l'approprier. Nous ne feront donc pas face à une seconde balkanisation du Web, mais plutôt à une guerre. Une guerre qui ne se fera pas sans dommages collatéraux aussi bien chez les distributeurs de ces technologies, que chez les développeurs Web ou les internautes : vous tout autant que moi.

Oui, j'ai bien dit "guerre", et contrairement à ce que vous pouvez penser, le mot n'est pas si fort que cela. En effet, il y aura entre Silverlight et AIR, qui sont les deux principaux concurrents dans cette course aux RIA, une guerre des technologies similaire à la guerre des formats qui a eu lieu entre le Blu-ray et le HD DVD. Ce conflit a pris fin dernièrement après plus de, tenez-vous bien... 4 ans d'attaques plus ou moins directes entre les deux acteurs du marché. Quatre ans pendant lesquels les constructeurs et les consommateurs ont été tiraillés entre deux choix, deux technologies. A l'issu de ce combat, la mort du HD DVD a été annoncée, causant de nombreuses pertes financières à plusieurs échelles : des quelques centaines d'euros dépensées par les consommateurs pour l'achat d'un lecteur HD DVD, aux millions d'euros investis par certaines grandes firmes dans le développement et le déploiement de la technologie.

Mais plus encore que cette guerre technologique, le plus grand danger réside certainement dans le caractère propriétaire de ces technologies puisqu'aucune d'entre elles, par leur caractère fermé, ne peut être normalisée. Ainsi, opter pour l'une ou l'autre technologie, c'est s'en remettre totalement au choix du distributeur de cette dernière qui sera le seul à décider du portage ou non de sa technologie sur une plateforme. Imaginez développer un site sous Silverlight alors que celui-ci ne soit porté que sur Windows : inutile de vous faire un dessin pour que vous vous rendiez compte que des millions d'internautes sous Mac et Linux n'auront pas accès à votre site, ce qui représenterait pour des sites marchands, un certain manque à gagner. Et le pire, c'est que le caractère fermé de cette technologie empêchera quiconque le voudra de la porter sur sa plateforme favorite.

Les mauvaises langues diront que des solutions libres permettaient la lecture du Flash avant qu'Adobe ne le porte sur Linux. Oui, le Flash était lisible. Enfin, si l'on faisait abstraction des problèmes de son, des sites mal développés donc illisible, et autres problèmes qui concernaient plus de la moitié des sites utilisant Flash. Mais maintenant que Flash est porté sous Linux, cela va beaucoup mieux : il ne reste plus que quelques problèmes liés à certains lecteurs vidéos ou à des slides dynamiques, sans compter le chargement de certains sites qui ne se chargeront pour ainsi dire jamais. Ha, et oubliez l'enregistrement de vidéos via Seesmic : le Flash ne supporte pas les Webcam sous Linux. Non, franchement, tout va mieux... si si, je vous assure !

Enfin, j'aimerai aborder une dernière critique et non des moindres sur ce sujet qui pourrait encore en attirer de nombreuses autres, mais cette dernière va de pair avec celle précédemment énoncée : il s'agit de l'accessibilité. Malgré les défauts de Flash à ce niveau, il existe des techniques pour rendre l'intégration de cette technologie dans une page Web non intrusive ainsi que des techniques permettant de rendre les application Full Flash plus accessibles. Mais sur la totalité des développeurs, combien connaissent ces techniques ? 4 ou 5% ? Combien parmi ceux-ci les emploient ? Moins de la moitié ? Combien de sites, sur la totalité des sites en Flash, sont accessibles ? Je ne préfère pas répondre à cette question tant la réponse serait risible... L'accessibilité d'AIR et de Silverlight sera-t-elle meilleure ? J'en doute, car pour que ces problème d'accessibilité soient traités, il faudrait déjà qu'ils soient pris en compte, ce qui est loin d'être le cas.

Pour conclure, les avantages des technologies Rich Internet Applications existent bel et bien mais leurs inconvénients sont malgré tout bien nombreux. Peut-être l'avenir de l'Internet réside-t-il dans ces applications riches, peut-être suis-je sénile, réfractaire à l'innovation et médisant (à 18 ans, ça promet pour la suite !), mais je ne vous demande qu'une chose : imaginez un Web où chacun de nos choix logiciels et matériels impliquerait un accès partiel à l'information contenue sur la Toile, imaginez encore que votre droit d'accès à l'information dépendent des choix mercantiles du distributeur d'une technologie propriétaire, imaginez... Non ! N'imaginez plus ! L'heure n'est plus aux rêveries : il nous faut trouver un consensus qui permette de garder l'internet libre et ouvert comme il l'est depuis sa création. Comment ? Personne ne le sait encore, et c'est là que vous intervenez. Parlez de ces craintes, expliquez-les, et ensemble trouvons une solution. N'oubliez pas que le futur du Web est entre vos mains...

9 décembre 2007

Faut-il respecter les standards du W3C ?

Récemment, Henri Labarre de 2803 s'est posé la question de l'utilité de l'emploi des standards du Web ou plus précisément de leur respect. Bien que cette interrogation, concernait principalement le domaine du référencement (ou SEO), je tiens à préciser qu'il est important de respecter ces standards pour de nombreuses raisons et que la question de l'utilité de ceux-ci ne doit pas se contenir au simple domaine du référencement mais à l'ensemble des avantages que ceux-ci apportent. Ainsi la question n'est de pas de savoir s'il faut les respecter ou non mais plutôt de savoir pourquoi nous les respectons. Dans le but de répondre à cela, un petit rafraîchissement de mémoire (aussi rapide soit-il) est toujours utile...

Les standards sont... des standards ! On s'en serait douté. Mais qui dit standard, dit norme globale, applicable à tous, c'est à dire en particulier aux intégrateurs xHTML/CSS, mais également au développeurs de logiciels tels que les navigateur Web, les clients mails, etc. Ainsi, cette norme touche directement ou indirectement trois types de profils bien particuliers qui tirent chacun profits des avantages des standards du Web :

  • Les créateurs de contenus (comprenant les intégrateurs xHTML/CSS) : Il bénéficient des avantages de la sémantique (donc du traitement hiérarchisé de l'information), de l'interopérabilité (plus besoin de développer des plateformes différentes pour chaque périphérique grâce aux feuilles de styles, donc un gain de temps et d'argent significatif), de la légèreté des contenus (gain de bande passante non négligeable, surtout pour les sites à fort trafic), de la garantie d'un support et de l'ouverture des données ainsi diffusées, d'une facilité de mise à jour, etc.
  • Les développeurs logiciels : Ils ont pour principal avantage de n'avoir qu'une norme bien définie (et ses variantes) à implémenter et tous les comportements spécifiés à prévoir. Certes ce n'est pas une mince affaire, mais imaginez que chaque développeur interprète à sa manière chacune des balises, en implémente d'autres, etc. Nous ne nous en sortirions plus...
  • Les utilisateurs ou visiteurs : Ils bénéficient d'un temps de chargement moins long, d'une prise en charge des standards (normalement) optimale puisqu'ils sont censés être correctements implémentés par tous les logiciels les interprétant de par leur statut de formas ouvert, de dispositifs d'accessibilité pour un confort de navigation indépendamment de l'interface matérielle ou logicielle qui leur permet de consulter les données, etc.

Je n'ai fait là que survoler quelques uns des avantages du respect des standards pour chacun des points de vue, mais il y en a encore de nombreux autres qui sont scandés par les standardistes de tous poils[1]. La SEO n'est qu'un de ces plus infimes (mais pas forcément négligeables) avantages qui doivent motiver les acteurs du Web d'aujourd'hui et de demain à employer le plus possible et le plus proprement les technologies standards. Pour se faire, n'oubliez pas que la validation n'est pas une fin en soi, mais seulement un début d'approche qualitative.

Et souvenez-vous qu'être impliqué dans le développement d'un Web sain et prometteur est important car l'universalité du Web est entre vos mains...

Pour aller plus loin :

Notes

[1] Et qui mériteraient à eux seuls un billet dédié...

3 décembre 2007

Email Standard Project : pour des emails accessibles...

Cette semaine vient de se lancer l'Email Standard Project dont le but est de faire collaborer les développeurs de clients mails et la communauté des acteurs du web (créant des newsletters ou envoyant en masse tout types d'e-mails) afin d'améliorer le support et l'accessibilité des e-mails. Effectivement, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les e-mails, même s'ils sont très largement utilisés, sont très peu accessibles et le rendu, dans certains clients mails, du HTML et du CSS est même parfois tout bonnement horrible.

Email Standard Project Logo

C'est donc pour pousser les professionnels du web à utiliser massivement et correctement les standards du web dans la conception et la gestion (écriture, affichage, etc) d'emails que l'Email Standard Project a été lancé. Pour favoriser l'utilisation des standards du web dans les usages de l'e-mail (qui, je le rappelle, n'est pas assimilable au Web), ce collectif va tenter de faire comprendre aux acteurs du mailing qu'il est important de respecter ces standards, mais va également générer de plus nombreux retours aux développeurs, ainsi que des outils destinés à contribuer à l'évolution d'un marché jusqu'alors très inégal face à ce genre de pratiques.

Le but est donc de tenter, en aidant les développeurs, de réduire l'écart qui a pu se creuser entre certains clients mails qui interprètent correctement le HTML et le CSS et d'autres mauvais élèves qui restent (par ignorance ou par mauvais choix) à la traîne. La liste des mauvais élèves a d'ailleurs été dressée sur le site de l'Email Standard Project.

Comme tout projet collectif ayant à trait la popularisation de bonnes pratiques dans le but de rendre l'information accessible, vous pouvez vous rendre utile ! Comment ? En en parlant autour de vous (sur votre blog, à vos connaissances), en introduisant le projet auprès de développeurs (web ou logiciel) susceptibles de travailler dans le domaine de l'emailing, en leur communiquant d'avantage d'informations sur les clients de messagerie que vous utilisez et sur leur support des standards, etc. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de l'Email Standard Project.

L'email n'est pas tout jeune mais il n'est pas encore mort alors sauvegardons-le en nous assurant qu'il reparte dans le droit chemin. ;-)

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