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Tribulations d'un geek...

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Keyword - logiciel libre

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30 juin 2010

Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2010

Je m’en serais voulu si je n’avais pas abordé le sujet sur ce blog en perdition : les RMLL, c’est le rassemblement incontournable des libristes et curieux en tous genres, passionnés d’informatique, d’art ou de tous les domaines, si nombreux soient-ils, listés sur la page du programme de l’édition 2010. Après plusieurs années à sillonner la France de Nantes à Amiens en passant par Mont-de-Marsan, les RMLL sont enfin de retour sur Bordeaux, ville qui les a vu naitre…

RMLL 2010

Le programme est riche et dense avec de nombreux thèmes variés :

  • Technique (avec des sessions Administration Système, Développement, Systèmes Embarqués et Matériel Libre, Systèmes d’Exploitation, Sécurité et Internet)
  • Loisirs, Culture, Arts et Libre Diffusion
  • Économie Sociale et Solidaire – Développement Durable
  • Accessibilité et Handicap
  • Sciences, Éducation et Éducation Populaire
  • Entreprises et Logiciel Libre
  • Collectivités, Administrations et Politiques Publiques

Vous pouvez bien évidemment passer quelques heures; une journée ou la semaine en notre compagnie, puisque l’évènement s’étale du 6 au 11 juillet. Mais libre à vous de venir donner un coup de main si le coeur vous en dit. A ce sujet, je m’occupe avec l’aide d’un copilote dénommé Axel, de la coordination et la gestion des bénévoles sur les différents sites : n’hésitez donc pas à me contacter au besoin !

Alors au plaisir de vous croiser dans notre belle contrée du sud-ouest… ;-)

17 juin 2009

La place du libre dans l'enseignement

Le libre est une culture, une philosophie qui prône le partage et l’entraide. Ce dernier s’affirme chaque jour un peu plus et fait face à la crise économique sans broncher tant et si bien qu’il inspire de nouveaux modèles sociaux économiquesMais s’il est un domaine où la philosophie du libre doit prévaloir sur tout autre modèle de partage, où il est malheureusement encore en retrait, c’est bien l’éducation.

Le logiciel libre dans l’éducation

Quand on prononce le mot "libre", la première chose qui vient généralement à l’esprit est le concept du logiciel libre et pour cause : c’est l’exemple d’application le plus connu d’un modèle beaucoup plus général et englobant. Demandez à des jeunes de vous citer un exemple de logiciel libre, au mieux ils vous nommeront les plus classiques, de plus en plus systématiquement déployés dans les structures éducatives, avec parmi eux Open Office ou Mozilla Firefox; au pire, ils vous feront répéter la question, marquant leur ignorance sur le sujet par une mimique faciale des plus expressives.

Installer des logiciels libres dans les structures éducatives que sont les écoles, les collèges et les lycées est un premier pas vers la popularisation du libre et l’ouverture des jeunes à l’alternative. Il y a encore quelques années, Word, Works et autres suites bureautiques étaient des standards. Aujourd’hui, les élèves et étudiants sont confrontés à d’autres logiciels alternatifs sur leur lieu de scolarisation. Quels sont les avantages pour les étudiants ?

  • La connaissance de l’existence voire la maitrise totale (pour certains d’entre eux) d’une alternative gratuite à des logiciels parfois fort onéreux et considérés (à raison) comme indispensables;
  • L’apprentissage de l’adaptabilité nécessaire à l’utilisation de deux logiciels similaires mais néanmoins différents dans leur fonctionnement, leur procurant une plus grande aisance et dextérité avec l’outil informatique;
  • La possibilité d’installer sans aucun problème ces outils chez eux et de pouvoir continuer chez soi la conception ou rédaction d’un document commencé à l’école sans aucun problème de compatibilité;

Cependant la présence de quelques logiciels libres sur le parc informatique d’un lycée n’est ni suffisant, ni satisfaisant. Cette initiative devrait se généraliser à l’ensemble des logiciels éducatifs utilisés notamment dans le secondaire et les études supérieures. Prennons l’exemple de Maple, logiciel de calcul formel largement utilisé en CPGE et dont le montant de la licence s’élève à 100€ pour la version dédiée aux étudiants. Les frais des étudiants ainsi que du ministère de l’éducation se verraient à long terme drastiquement réduits par l’adoption généralisée d’un équivalent libre. On peut imaginer dans la même veine l’installation de postes sous OS libres dans le but de réduire les coûts inhérents à l’achat de licences Windows

Mais outre l’installation, l’utilisation et la familiarisation avec ces outils libres, elles doivent être accompagnée d’une initiation au concept du libre, à sa signification en terme de droits et de devoirs pour que ces logiciels ne soient plus aux yeux des néophytes que de simples logiciels gratuits. Car un logiciel libre est bien plus que cela et même un élève aussi jeune qu’il soit peut contribuer à son succès, que ce soit en rédigeant de la documentation ou juste en partageant ce logiciel avec ces amis, après avoir été informé qu’il s’agit là de son droit le plus stricte.

La culture libre

Le libre ne se limite toute fois pas aux seuls logiciels : il s’agit d’une culture du partage concernant de nombreux types de supports culturels, des écrits aux photographies, en passant par la musique, dont il est nécessaire d’enseigner les tenants et les aboutissants dès le plus jeune âge. Les élèves doivent savoir reconnaître un contenu libre d’un non libre, le partager en mentionnant son origine au besoin et choisir à leur tour la licence appropriée pour la publication de leur propre contenu.

Le libre introduit ainsi des concepts très intéressants auprès des jeunes : le partage des connaissances, qui couplé à l’usage d’internet voit son potentiel décuplé, le respect des droits d’auteurs ainsi que l’existence de licences plus ou moins restrictives. Ainsi ils apprennent à respecter les oeuvres et leurs auteurs et à partager de manière approprié le fruit de leur travail s’ils le trouvent potentiellement intéressant, ce qui peut être une satisfaction supplémentaire à l’obtention d’une bonne note ou d’une bonne appréciation.

Si Wikipédia prône le partage des connaissances, on peut imaginer un jour voir des élèves ayant effectué des recherches dans un domaine particulier améliorer un ou plusieurs articles du site avec le fruit de leurs découvertes et contribuer ainsi à l’élaboration de cette oeuvre collective dont chacun peut récolter les fruits.

Libérer l’éducation

Les élèves seuls ne sont pas concernés par le concept du libre : il est facile de songer à une implication des professeurs dans ce mouvement, avec notamment la __libération et la distribution systématique (totale ou partielle) des supports de cours_. L’éducation nationale pourrait mettre en place un site regroupant chacune des ressources de manière à rendre leur recherche et leur consultation plus aisée.

L’avantage est ici double : à la fois pour l’élève cherchant à se documenter sur un sujet précis, à combler une lacune ou à compléter un cours, mais également pour le professeur qui souhaite compléter ses supports, les comparer, les améliorer ou les diffuser plus largement. Si leur but est de diffuser le savoir, pourquoi se limiter à une diffusion locale ? Quoi qu’il en soit, un support de cours ne remplacera jamais le professeur, ses explications et ses remarques orales : qu’on-t-ils à y perdre ?

Le but d’une telle manoeuvre est de rendre automatique le partage des connaissances tout en s’assurant du respect des droits d’auteurs par la mise en place de licences libres ou autre Creative Commons. On pourrait même aller jusqu’à imaginer la conception de livres éducatifs libres de manière à réduire les coûts des manuels scolaires dans le porte-feuille des foyers français. Pensez alors à la facilité déconcertante pour l’élève ayant oublié son manuel d’aller consulter ce dernier sur internet ou même d’imprimer la page d’exercices dont il a besoin.

Conclusion

L’éducation plus que tout autre domaine à beaucoup à gagner grâce à l’intégration de la culture libre dans ses rouages. Non seulement cela permettrait à la fois à l’Etat et aux étudiants de faire des économies, mais cela permet de faciliter la diffusion de la connaissance, tout en inculquant des notions fondamentales aux élèves. Mais seuls quelques modèles parmi les plus évidents sont cités ci-dessus; on peut très facilement imaginer la mise en place de bon nombre d’initiatives bien plus innovantes encore basées sur le libre dont le seul but serait de donner à l’éducation un nouveau visage ou une autre dimension.

8 mars 2009

Le logiciel libre : une source d'inspiration pour les nouveaux modèles socio-économiques ?

Innovation

Avant-propos : Ce billet est le compte-rendu d’un atelier qui a pris place lors du CantineCrisisCamp, aujourd’hui même. Je tente d’y synthétiser ce qui m’ont semblé être les réflexions majeures qui furent abordées et essaye d’enrichir le débat avec quelques pierres que je n’ai malheureusement pas pu apporter à l’édifice par manque de temps. J’ai également volontairement ommis le retour d’expérience de Michel Sasson qui devrait faire l’objet d’un autre post (accompagné d’une interview vidéo).

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16 novembre 2008

Soutenez le logiciel libre par le biais de l'April

L'April, qu'est-ce que c'est ? Initialement, il s'agissait de l'Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre qui se décrit désormais volontiers comme, je cite, un acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du logiciel libre et des standards ouverts auprès du grand public, des professionnels et des institutions dans l'espace francophone depuis 1996. Avec plus de 2800 adhérents dont la plupart son des personnes physiques et de quelques centaines de personnes morales, l'association commence à faire valoir ses droits de manière significative dans toutes les discussions concernant les technologies.

Promouvoir et soutenir le logiciel libre

Quelles sont les actions concrètes qu'ils ont jusqu'ici réalisées ? Depuis le débat autour de la loi DADVSI en 2006 jusqu'à l'initiative Candidats.fr pendant la campagne présidentielle de 2007 en passant par la lutte contre la vente liée ou encore par la surveillance du processus de normalisation du format OOXML, l'association conserve un champ d'action assez large, passant de la démocratisation à la défense du logiciel libre à travers le pays.

Pourquoi soutenir l'April en y adhérant ? Si le soutien moral d'une telle association est déjà très bénéfique puisqu'elle permet d'augmenter de façon significative la crédibilité de celle-ci, elle a également besoin de fonds pour continuer ses actions militantes. En effet, une partie des cotisation est destinée à l'embauche de permanents qui vont coordonner les actions et permettre ainsi d'exprimer votre voix de libriste ou du moins de défenseur et d'utilisateur de logiciels libres lorsqu'elle est nécessaire à l'évolution d'un débat.

C'est pourquoi je vous encourage dès à présent à joindre l'April à l'occasion de la nouvelle campagne d'adhésion qui vient d'être lancée dans le but d'atteindre la barre symbolique de 5000 membres ou bien relayez simplement cette campagne. Je suis pour ma part membre de l'association depuis un an et demi : cela n'engage à rien si ce n'est régler une petite cotisation du montant souhaité chaque année. Alors, n'hésitez plus !

30 octobre 2008

L'économie du logiciel libre face à la crise

Avant propos : Vous l'aurez compris, je ne suis ni un spécialiste du logiciel libre, ni un économiste qualifié. Ce billet n'est donc qu'une modeste analyse de la situation qui n'engage que moi et qui peut comporter des lacunes et imperfections, mais je ne demande qu'à l'améliorer alors n'hésitez pas à apporter votre contributions à la discussion en commentaire.

La crise économique, voilà plusieurs semaines voire plusieurs mois qu'elle est sur toutes les lèvres. Elle cède peu à peu la place au Mot qui effraye les ménages de par leur ignorance du caractère cyclique de son apparition : la récession. Voyons encore plus loin et parlons, comme certains le font sans ménagement, de dépression, ultime étape s'il en est de la décadence de notre économie. Mais tandis que les cours s'effondrent, un secteur résiste encore et toujours à l'envahisseur, j'ai nommé le logiciel libre. Tentons ensemble de décrypter ce phénomène.

Les domaines qui concentrent leur activité autour de la technologie se prennent actuellement une grande claque dans la figure économiquement parlant. S'en suivent une course à celui qui licenciera le plus vite pour survivre le plus longtemps et un phénomène de ralentissement des dépenses destiné à sauvegarder les fonds levés par certaines start-ups à l'instinct plutôt dépensier. Dans ce cas, il s'agirait plutôt d'un retour à la normale qui devenait nécessaire (voir à ce sujet le billet Et sinon, ça paye le Web 2.0 ? publié en août dernier).

L'industrie du logiciel libre, quant à elle, reste silencieuse et ne se plaint pas. Une bonne raison à cela est que son économie est pour sa majeure partie déconnectée du système économique qui régit les autres entreprises techno. En effet, pour simplifier, considérons que le logiciel libre a une économie centrée sur deux grandes activités que sont le mécénat et la vente de services.

  • En ce qui concerne le mécénat, l'activité semble liée aux autres entreprises. Il serait donc logique qu'une baisse de leur activité ou qu'une réduction budgétaire se répercute sur les dons à l'industrie du libre (qu'ils soient financiers comme humains, certaines entreprises employant des développeurs dont le le job consiste à participer au développement de projets libres). Cependant, il n'en est rien, puisque le logiciel libre reste une alternative moins onéreuse que le développement "from scratch" d'une application propriétaire. Le manque de liquidité pousse également certaines entreprises alors en prise aux logiciels propriétaires à se tourner vers des solutions gratuites.
  • Du côté des services cette fois, l'afflux de nouveaux utilisateurs de logiciels libres crée de nouveaux besoins associés à l'adaptation aux besoins de l'entreprise en question ou au déploiement de ces derniers sur une architecture spécifique. Si le mécénat s'acquitte pour une part de cette tâche, les éditeurs de logiciels libres qui s'orientent vers la vente de services verront également leur activité augmenter proportionnellement à l'adoption de leurs solutions logicielles par ces entreprises.

Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin : comme l'explique si bien Nat Torkington dans son billet Effect of the Depression on Technology, si les gens ont plus de temps que d'argent, il est désormais possible de voir fleurir de nouvelles contributions individuelle à des projets libres ou open source. Ne sous-estimons pas le pouvoir marketing du libre qui, mine de rien, sait mettre en avant ses avantages : preuve en est avec la récente publication d'un livre blanc sur l'estimation des coûts de développement d'une distribution Linux comportant quelques chiffres hallucinants (merci Tristan pour le lien).

Je ne peux m'empêcher, en conclusion, de reprendre la formule de Torkington selon laquelle les utilisateurs sont attirés par le prix du logiciel libre et sont conquis par sa qualité[1]. Si cette devise s'avère vraie, de nouveaux adeptes du libre devraient voir le jour sous peu et, comme vous et moi le savez, l'essayer, c'est l'adopter : voilà qui présage donc une croissance sur le long terme. Croyez moi, l'économie du libre a encore de beaux jours devant elle. ;-)

Notes

[1] The saying I use is, "come for the price, stay for the quality".

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