Si l'on vit connecté, c'est d'abord pour vivre informé. Informé de quoi ? Des dernières dépêches concernant l'actualité internationale, des dernières innovations d'un secteur de niche, des derniers bilans concernant un de nos loisirs favoris, ou même des dernières activités ou découvertes de nos amis. Soit. Mais l'information quotidienne et plurielle ne mène-t-elle pas à la surinformation ?

Partez une semaine en vacances et revenez en découvrant votre boîte aux lettres électronique pleine à craquer, votre agrégateur inondé de tous ces flux non lus, de ces alertes ou ces demandes d'ajouts de nouveaux contacts sur chacun des nombreux réseaux où vous êtes inscrits. Il reste alors deux solutions qui s'offrent à vous : repartir de zéro d'un grand coup de balai, ou plutôt d'un simple clic sur le bouton "Tout Supprimer" où prendre un temps certain pour tout décortiquer et rattraper peu à peu votre retard.

La première solution ne semble pas envisageable, de peur de passer à côté d'une information importante ou encore de louper un de ces mails qui nécessitent une réponse urgente. Ainsi, on se retrouve entrain d'égrainer une information qui dans sa majeure partie n'a plus rien d'intéressant car débarrassée de son instantanéité. Cependant, nous ressentons l'obligation de le faire à un point tel que nous devenons en quelque sorte esclave de cette ubiquité de l'information.

La cause de ce malaise est ce que j'appelle ici "surinformation". Etre connecté en n'importe quel lieu, à n'importe quelle heure, peu importe la manière ("No matter where, no matter when, no matter how...") peut s'apparenter à un avantage, mais aussi à de l'esclavage. Il faut savoir mesurer sa dose d'information et ne pas avoir peur de casser de temps à autre la routine sans pour autant se demander toutes les 5 minutes, tel un camé qui aurait oublié de prendre sa dose, à côté de quoi on peut bien être passé au cours des 10 dernières secondes. Le monde ne nous attend finalement pas pour tourner.